Andrea Palladio, architecte de la Sérénissime
Adrea Palladio est sans doute l’architecte le plus imité de l’histoire, celui dont l’héritage imprègne le plus l’Occident. Son influence sur le développement de l’architecture anglaise ou américaine dépasse celle de tous les autres architectes de la Renaissance réunis. Il représente pour de nombreuses générations l’incarnation de la tradition classique par ses références à l’antique mais aussi son sens de l’ordre, de la clarté architecturale. Palladio a su réinventer la référence antique pour répondre aux besoins techniques et artistiques de son temps. Proche des modèles de l’Antiquité qui le fascinait et dont il repris l’équilibre et l’harmonie, il ne les copia jamais grâce à son étonnante capacité d’invention. Palais, villas, églises, théâtres, Palladio s’est essayé à tous types de bâtiments, chacun pensé dans son environnement, qu’il s’agisse de la ville ou de la campagne. Le monastère de San Giorgio Maggiore à Venise, le Palais Chiericati ou la Basilique à Vicence, la villa Malcontenta à Venise, l’architecte a laissé des œuvres majeures dont la diversité, la qualité d’invention et l’élégance deviendront des modèles pour les architectes à venir. Jouant avec les volumes et la lumière, ses églises, ses villas ont modelé le paysage vénitien. Palladio n’est pourtant pas né à Venise mais il en deviendra l’architecte le plus célèbre. Cet artiste qui travailla dans un contexte humaniste se voulait autant architecte que théoricien et exprima sa conception de l’art de bâtir dans ses « Quatre livres d’architecture » devenant l’équivalent de Vitruve qu’il admirait tant. Ce traité publié à Venise en 1570 contribua largement à la renommée internationale de l’architecte à travers les siècles. De Philadelphie à Saint-Pétersbourg, en passant par Versailles, le style Palladio s’est imposé dans l’architecture publique et privée à travers le monde.
Votre conférencière :
Après un Master en Histoire de l’art médiéval (“Représenter le roi : Charles V en France et Richard II en Angleterre”) et une Licence d’Histoire obtenus sur les bancs de l’université Paris IV – La Sorbonne, Tatiana Mignot s’est orientée vers le domaine des musées. Sa préparation au concours des conservateurs du patrimoine lui a permis de se spécialiser dans l’art du XVème au XVIIIème siècle tout en abordant les œuvres de près lors de différents stages au Musée du Louvre ou à la Cité de la Céramique de Sèvres. Désireuse de partager sa passion pour l’art et l’Histoire, elle se tourne désormais vers les visites-conférences et l’enseignement. Ainsi, elle travaille aussi pour l’Ecole du Louvre en tant que chargée de travaux dirigés sur la peinture du Moyen-Âge et de la Renaissance et mène cours et visites pour divers organismes comme des Universités Inter-Âge ou l’Ecole Boulle par exemple. Sur sa page Facebook, elle publie régulièrement des « Minutes culturelles » qui sur un ton enlevé et volontiers décalé proposent aux lecteurs de s’amuser avec l’art et l’Histoire. Entre travaux scientifiques et vulgarisation, elle réussit à trouver un équilibre qui lui permet de s’adresser au plus grand nombre. Tatiana Mignot travaille aussi avec le jeune public et a publié un récit fantastique destiné aux petits et aux grands, La Sirène de la tour Saint-Jacques aux éditions Amalthée.
Les dates à retenir :
1508: naissance d’Andrea Palladio à Padoue.
1541 : l’artiste fait un premier voyage archéologique à Rome avec son mentor Trissino.
1548 : Palazzo della Ragione, Vicence.
1550-1557 : palais Chiericati, Vicence.
1565 : San Giorgio Maggiore, Venise.
1566-1585 : Villa Capra, dite Rotonda, Vicence.
1570 : Palladio publie son ouvrage, I Quattro libri dell’architettura.
1577 : église du Redentore, Venise.
1580 : théâtre Olympique, Vicence.
1580 : mort de Palladio à Vicence.
À lire pour aller plus loin :
Thomas Pape, Palladio, toute l’architecture, Taschen, 2008.
James Ackerman, Palladio, Penguin, 1991.
Fernando Rigon, Palladio, Citadelle et Mazenod, 2009.