« A-t-on des nouvelles de Monsieur de Lapérouse ? » La formidable aventure de La Pérouse à travers les mers, et le mystère de sa disparition

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Rien ne prédestinait Jean-François de Galaup, noble albigeois, à devenir l'acteur principal de l'une des plus fameuses expéditions maritimes françaises au XVIIIème siècle ; une expédition fameuse pour le nombre et la variété de ses escales, la richesse de ses collectes scientifiques, mais fameuse aussi pour le mystère entourant sa funeste disparition, quelque part dans l'océan Pacifique, en 1788.

Marin aguerri, remarquable meneur d'hommes, La Pérouse fut choisi en 1783 par le marquis de Castries, ministre de la Marine, ainsi que par Louis XVI en personne, pour mener l'expédition de découverte qui porte son nom, dans la lignée de celles entreprises par l'illustre James Cook. Comme toute expédition scientifique en son temps, l'ambition était alors de cartographier les îles du Pacifique, voire d'en découvrir de nouvelles, d'inventorier leurs ressources éventuelles, de collecter minéraux, végétaux, et artefacts indigènes, pour alimenter les collections du Museum, mais surtout d'affirmer la puissance française sur les mers, face aux Britanniques notamment. Bénéficiant du plus haut appui de l'état – le roi supervise en personne l'organisation –, et minutieusement préparée sur le plan scientifique, l'expédition de La Pérouse quitte Brest en août 1785. Pendant les trois années suivantes, les traversées des mers et des océans vont s'enchaîner, les escales se succéder (Brésil, Chili, Île de Pâques, Hawaï, Alaska, Californie, Macao, Philippines, Japon, Kamtchatka, Australie, Tonga, Samoa, etc.), qui permettent d'envoyer rapports intermédiaires et courriers vers la Métropole. Mais tout prend fin subitement en juin 1788. Commence alors le mystère de la disparition de La Pérouse et de ses navires, qui amènera de nombreux navigateurs à tenter de découvrir quel fut le sort de La Pérouse. Une trentaine d'années furent nécessaires pour faire la lumière sur le drame.


Votre conférencier :

Après une formation universitaire en histoire et en socio-anthropologie, Arnaud Hédouin se consacre à l'activité de guide-conférencier. A ce titre, il accompagne des groupes à l'étranger depuis plus de vingt ans avec l'ambition de faire découvrir l'histoire, la culture mais aussi les structures sociales des pays visités.


Les dates à retenir :

22 ou 23 août 1741 : naissance de Jean François de Galaup, comte de La Pérouse, près d'Albi.

Novembre 1756 : il entre dans la compagnie des Gardes de la Marine de Brest.

Jusqu'en 1763 : il participe à la Guerre de 7 ans dans la Royale. Il est brièvement fait prisonnier par les Britanniques.

1764-1778 : nombreuses traversées en Atlantique et océan Indien. Escales à Saint-Domingue (Haïti) et Isle de France (Maurice).

1778-1783 : guerre d'indépendance des États-Unis. La Pérouse participe à de nombreux combats navals contre les Britanniques.

Juillet 1785 : il est promu brigadier des armées navales.

1er août 1785 : départ de Brest de l'expédition La Pérouse à la tête des deux frégates La Boussole et L'Astrolabe.

1786 : après avoir franchi le Cap Horn, La Pérouse fait escale à l'île de Pâques (mai) et à Hawaï (avril).

1787 : il est à Macao, en janvier puis navigue vers le Nord jusqu'au Kamtchatka qu'il atteint en septembre.

Juin 1788 : après escales en Australie, aux Samoa et aux Tonga, disparition en mer des deux frégates. Plusieurs expéditions de recherche seront par la suite organisées pour comprendre les raisons du drame, dont celles menées par d'Entrecasteaux, puis par Dumont d'Urville. Des vestiges seront retrouvés à Vanikoro, une des îles Santa Cruz (îles Salomon) au nord du Vanuatu.


À lire pour aller plus loin :

Étienne Taillemite, « Lapérouse : un explorateur dans le Pacifique », L'Histoire, hors-série, n°8, 2000.

Jean-François de Lapérouse, Voyage autour du monde sur l'Astrolabe et la Boussole, La Découverte, 2005.

John Dunmore, La Vie de La Pérouse : L'appel d'un destin, Privat, 2006.

Virginie Duchêne, Le mystère Lapérouse, exposition. Paris : Musée national de la Marine, 2008.

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Arnaud Hedouin
01_Histoire