Ingres, un classique si moderne

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De Jean-Dominique Ingres nous connaissons des portraits raffinés et des compositions équilibrées reposant sur la finesse du dessin, l’élégance du trait, la délicatesse des coloris, le raffinement des textures. Artiste au talent précoce, il fut perçu comme le meilleur élève de David, l’opposant farouche au romantique Delacroix, le dernier des peintres néoclassiques français, l’inventeur d’un canon de beauté si typique. Pourtant, si Théophile Gautier a pu s’extasier de ‘la sublimité du style, la sérénité de la couleur et le sens du grandiose’ qui étaient à ses yeux ‘les plus hautes qualités de l’art’, la critique n’a pas toujours été élogieuse à la réception de ses œuvres. L’artiste, au tempérament fougueux et à la ‘nature indomptable’ aux dires de ses contemporains, a dû insister pour imposer son esthétique novatrice, synthèse entre réalisme et idéalisme. Et malgré ses audaces déconcertantes, ses mérites lui vaudront les honneurs de la présidence de l’Ecole des Beaux-arts de Paris et la direction de l’Académie de France à Rome. Ainsi, outre ses propres élèves, Ingres inspirera de nombreux artistes prometteurs, de Degas aux symbolistes et jusqu’aux modernes du 20e siècle.


Votre conférencière :

Nathalie Douay est historienne de l'art et conférencière nationale.


Les dates à retenir :

1780. Naissance le 29 août à Montauban de Jean-Auguste Dominique Ingres d’un père sculpteur et peintre.

1791. A l’Académie de Toulouse, Ingres est l’élève du sculpteur Jean-Paul Vigan et du peintre Joseph Roques, ancien disciple de Joseph-Marie Vien.

1797. Il entre dans l’atelier de Jacques-Louis David à Paris.

1801. Il obtient le prix de Rome pour Les Ambassadeurs d’Agamemnon.

1806. Il part en Italie où il restera 18 ans.

1824. De retour à Paris, il expose Le Vœu de Louis XIII, accueilli avec enthousiasme par la critique. Fort de ce succès, Ingres ouvre un atelier à Paris et devient le chef de file des néoclassiques.

1834. Il devient président de l’Ecole des Beaux-arts mais les critiques réservées à son Martyre de saint Symphorien l’incitent à prendre ses distances avec Paris et son Salon. Il postule à la direction de l’Académie de France à Rome où il part en décembre.

1841. De retour à Paris après son directorat romain, il est chaleureusement accueilli par Louis-Philippe à Versailles dont la cour le sollicite pour de nombreuses commandes de portraits.

1862. Ingres peint son dernier grand chef d’œuvre, Le Bain turc.

1867. Ingres meurt à Paris d’une pneumonie le 14 janvier, à l’âge de 87 ans.


À lire pour aller plus loin :

Ingres, catalogue d’exposition, Editions du musée du Louvre et Gallimard, 2006

Georges Vigne, Ingres, Editions Citadelles & Mazenod, 1995

Jean-Dominique Ingres, Ecrits sur l’art, Grasset – Les Cahiers Rouges, 2013

Emilie Cappella et Lucia Reid, Moi, Ingres, L’artiste vu par ses contemporains, Editions Magellan & Cie, 2006


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Nathalie Douay
02_Histoire de l’art