Les femmes, actrices de la religion romaine

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Dans la Rome ancienne, la religion imprègne chaque action et moment de la vie, aussi bien humaine que celle de l’État. Elle concerne tout le monde, du plus humble au plus haut placé, les hommes comme les femmes, les adultes comme les enfants, les personnes libres comme les esclaves. La manière dont chacun participe aux différents cultes dépend cependant de la place dans la société, de l’âge ou encore du sexe de l’individu. Bien que mineures aux yeux de la loi, les femmes romaines occupent néanmoins une place essentielle dans la religion romaine, qu’elle soit domestique ou publique. C’est au sein de la religion qu’elles peuvent obtenir à la fois visibilité dans l’espace public, honneurs et même pouvoir. Les cultes auxquelles elles participent sont nombreux et divers, tantôt séparant les femmes en catégories bien spécifiques ou au contraire les mélangeant entre elles et avec d’autres membres de la société. Cette participation religieuse peut leur permettre de s’élever socialement, elles et leurs familles, ou au contraire, les marginaliser ou les mener à l’opprobre dans le cas de cultes interdits par le pouvoir romain


Votre conférencière :

Aude Chatelard est docteur en Histoire ancienne (thèse soutenue en 2019), spécialisée dans l’Histoire des femmes, de la religion et de la citoyenneté sous la République romaine. Elle est également professeur certifiée d’Histoire-Géographie.


Les dates à retenir :

509 av J.-C. - 27 av. J.-C. : République romaine.

218-202 av. J.-C. : deuxième guerre punique.

207 av. J.-C. : rites expiatoires réalisés par des matrones et des jeunes filles en relation avec des prodiges, dont la naissance d’un hermaphrodite.

204 av. J.-C. : arrivée du culte de Mater Magna (Cybèle) à Rome.

186 av. J.-C. : scandale des Bacchanales, culte mixte et nocturne dans lequel les femmes avait un pouvoir religieux important.

61 av. J.-C. : scandale de Bona Dea, à l’origine d’un important témoignage de Cicéron sur ce culte qui concernait des dames de la haute noblesse et les vestales.

27 av. J.-C. - 476 av. J.-C. : Empire romain

17 av. J.-C. : l’empereur Auguste célèbre les premiers jeux séculaires de l’Empire avec un déroulement qui sert de modèle aux suivants.

Début du Ier siècle ap. J.-C. : premiers témoignages concernant la Juno Feminae, équivalent féminin du Genius dans la religion domestique.

79 ap. J.-C. : éruption du Vésuve, ensevelissant la région autour de Pompéi et Herculanum.


À lire pour aller plus loin :

Boëls-Janssen N., La vie religieuse des matrones dans la Rome archaïque, Rome, 1993.

Chatelard A., « Les femmes, actrices de la religion à Rome et dans le monde romain », in Husquin C., Landrea C., Religion et pouvoir dans le monde romain de 218 avant notre ère à 235 de notre ère, Paris, 2020, p. 173–184.

Gagé J., Matronalia : essai sur les dévotions et les organisations cultuelles des femmes dans l’ancienne Rome, Paris, 1963.

Scheid J., « D’indispensables ‘étrangères’. Les rôles religieux des femmes à Rome », in Duby G., Perrot M. (éd.), Histoire des femmes en Occident. I. L’Antiquité, dirigé par Schmitt-Pantel P., Paris, 1991, p. 405–437.

Scheid J., « Les rôles religieux des femmes à Rome. Un complément », in Frei-Stolba R., Bielman A., Bianchi O. (éd.), Les femmes antiques entre sphère privée et sphère publique, Bern, 2003, p. 137–151.

Staples A., From Good Goddess to Vestal Virgins. Sex and category in Roman Religion, Londres, 1998.

Takács S. A., Vestal virgins, sibyls, and matrons : women in Roman religion, Austin, 2008.

Thomas Y., « La division des sexes en droit romain » in G. Duby-M. Perrot (éd.), Histoire des femmes en Occident. I. L’Antiquité, dirigé par Schmitt-Pantel P., Paris, 1991, p. 103–168.