Les Arts du Pinceau en Chine
"En Chine, un même mot – huà 画 – signifie à la fois « peindre » et « écrire ». Ce caractère ne désigne pas le fait d’apposer des couleurs : son étymologie est « tracer, délimiter ». Ainsi, Huà porte à la fois sur l’acte de faire, le tracé, sur le coup de pinceau et sur le résultat (la peinture). On peut alors légitimement penser que « peindre » en chinois correspond à « dessiner » en français !
La peinture chinoise est étroitement liée à l’art de la calligraphie – qui demeure le premier des arts dans le pays. Elle utilise les mêmes supports (soie /papier) et les mêmes techniques (pinceau et encre). La peinture chinoise est, dès lors, considérée comme un art savant, l’apanage d’une élite lettrée.
Cette peinture dite « lettrée », exécutée à l’encre monochrome et ayant fait disparaître la couleur, se développe à partir de la dynastie impériale Song (960-1276). Elle postule que l’activité artistique tient avant tout de l’attitude spirituelle de son auteur.
La théorie esthétique chinoise insiste perpétuellement sur le fait que l’acte créateur n’est pas le résultat d’une volonté ni d’une technique mais de l’état du cœur de l’artiste ! La peinture monochrome de paysage (shanshui « montagne-eau ») devint ainsi progressivement le miroir de la vie intérieure des lettrés.
Cette conférence sur les Arts chinois du Pinceau vous présentera quelques insignes réalisations, provenant de collections internationales de premier plan, comme celles du Musée National du Palais Impérial à Taipei.
Votre conférencier :
Diplômé de l'École du Louvre et guide conférencier, Cyril Herrou est spécialisé dans l'histoire des Arts de l'Extrême Orient.