Dans les rues de Pompéi : urbanisme, circulation et habitat

Cette conférence propose de pénétrer l’ambiance et le décor de la ville antique, un monde de couleurs, de bruits et d’odeurs (pas toujours agréables !), de parcourir ses rues encombrées par les hommes qui s’invectivent, les animaux qui renâclent, les marchandises, les détritus, des rues parfois écrasées par la chaleur où l’air ne circule pas toujours bien, ralenti par les fumées que dégagent les autels des carrefour ou les braseros domestiques ainsi que par toutes les odeurs nauséabondes que la concentration humaine peut engendrer. En cela, Pompéi devait être, comme bien des cités antiques : sale, poisseuse, bruyante, dangereuse aussi !

L’étude de l’urbanisme de la cité, de l’habitat des Pompéiens les plus aisés comme les plus modestes permettra de nourrir notre imagination et, peut-être, de déconstruire certaines idées reçues. En effet, traiter la question de l’habitat à Pompéi n’est pas chose aisée, car notre imaginaire est, lui aussi, habité par ce poncif de la domus romaine, immense, complexe, refermée sur son atrium et, plus loin, son péristyle précédant ou abritant un jardin luxuriant, organisé autour de charmants petits carrés de rosiers et de fontaines joyeuses ; si cette carte postale de la maison romaine existe, et notamment à Pompéi, il faut bien comprendre que la plupart des demeures privées de Pompéi étaient tout autre… 

Cette conférence fait partie du cycle Pompéi, cité romaine figée pour l’éternité.

Votre conférencière :

Docteure en Histoire, Alexandra Pierré-Caps est conférencière et enseignante en Histoire ancienne à l'Université de la Culture permanente (Nancy) et consultante dans le domaine de l'Histoire et du patrimoine.

Les dates à retenir :

VII ou VIIIème siècle avant J.-C. : fondation de Pompéi par un regroupement de cinq villages osques (pumpe signifie cinq en osque).

775-740 avant J.-C. : établissement des premiers colons grecs chalcidiens à Pithécusses (l’actuelle île d’Ischia) et à Cumes. Pompéi est indirectement sous l’influence grecque.

524-474 avant J.-C. : la cité est sous domination étrusque.

474 - 424 avant J.-C. : les Grecs reprennent le contrôle de la ville, restaurent les temples, développent un quartier au plan géométrique, et entourent Pompéi de nouvelles murailles.

424 avant J.-C. : la cité est englobée dans la zone d'expansion des Samnites, qui l’agrandissent et en étendent les murailles.

343 – 290 avant J.-C. : série de guerres entre Rome et les Samnites, qui se terminent par la conquête romaine de la Campanie. Pompéi est donc soumise à la république Romaine mais maintient un statut d'autonomie locale.

90 avant J.-C. : lors de la guerre sociale pour l’obtention de la citoyenneté romaine, les villes samnites se révoltent contre Rome. Pompéi est assiégée et enfin vaincue par les troupes de Sylla. La cité devient une colonie romaine, et connait une période de grand développement économique, favorisée par son arrière-pays fertile et par sa position géographique particulièrement adaptée aux commerces. Cette période coïncida avec un accroissement démographique important et un embellissement de la ville, qui s’orne de villas luxueuses.

62 ou 63 après J.-C. : un premier séisme frappe la région, endommageant une grande partie des édifices publics et privés de Pompéi. Des travaux de restauration sont immédiatement entrepris.

79 après J.-C. : l'éruption du Vésuve entraîne la destruction de la ville. Pompéi est engloutie sous une épaisse couche de matériaux éruptifs.

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