Les mutineries de 1917
En mai 1917, une vague de mutineries submerge l’armée française. Après l’échec de l’offensive du Chemin des Dames, en avril, et ses 100 000 pertes supplémentaires, la désillusion est totale. Les soldats n’en peuvent plus et ne se gênent pas pour le dire. Le courrier, retenu par le contrôle postal, fait état de cette colère : « A bas la guerre ! », « Nos chefs, on les aura », « J’en ai plein le cul ». S’agit-il d’une simple lassitude ? D’une remise en cause non pas de la guerre mais de la façon dont elle est menée ? Ou bien encore d’une dénonciation radicale du conflit et d’une aspiration à la paix à tout prix ? On a plaqué tant de mythes sur ces mutineries de 1917 que leur sens est devenu difficile à interpréter. Les uns ont vu en elles les prémices de la révolution qui pointait le bout de son nez en Russie, d’autres ont dénoncé un complot ourdi par l’Allemagne. La résolution de cette grande crise qui secoue l’armée française fait également l’objet de nombreux débats : le général Pétain, nouveau commandant en chef, a-t-il été clément ou bien brutal ? Comment s’y est-il pris pour ramener l’ordre et la discipline dans les rangs d’une troupe démoralisée ?
Votre conférencier :
Jean-Yves Le Naour est historien, spécialiste de la Grande Guerre, scénariste de films documentaires et de bandes dessinées, auteur d’une quarantaine d’ouvrages.