De Vauban à Maginot, 3 manières de fortifier la France, Partie III, Maginot : une ligne pour enterrer la guerre ? Conférence préenregistrée

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Comme pour le système précédent de Séré de Rivières répondant à la défaite de 1870, c'est au traumatisme des pertes humaines de la Grande guerre que répond le concept de "ligne Maginot".

C'est André Maginot, ancien combattant et ministre de la Guerre, qui obtient en décembre 1929 la principale loi de financement des régions fortifiées, qui donnera son nom à la "ligne", mais celle-ci est en projet depuis le début des années 20.

L'Allemagne n'est pas encore nazie, mais la France "bleu horizon" veut éviter à tout prix une nouvelle saignée et rendre ses frontières infranchissables en préservant le maximum de vies.

Largement issue à la fois des schémas inaugurés par Séré de Rivières et des nouvelles capacités industrielles, le concept "Maginot" est constitué d'une succession continue de défenses de la frontière belge à la frontière italienne (y compris en Corse et en Tunisie).

Il repose sur des ouvrages d'importance variable, se couvrant mutuellement, échelonnés dans la profondeur du territoire et largement enterrés.

En découle, sous la devise "on ne passe pas!", toute une organisation militaire et administrative, des prouesses techniques exportées dans de nombreux pays... mais aussi un esprit de mise à l'abri, tôt décrié par certains tenants de la guerre de mouvement.

Pire, l'épreuve du feu laissera une image globalement sombre de la Ligne Maginot: la crise des années 30 empêchera la réalisation cohérente du système et, surtout, la stratégie allemande de guerre éclair tournera l'obstacle.

Les quelques succès des troupes de forteresse, notamment dans les Alpes, et le réemploi qui sera offert à la Ligne au début de l'ère nucléaire ne suffisent pas à lui éviter sa postérité de grande inutile.

Rendons-lui au moins l'honneur d'étudier ce concept unique et de visiter ces impressionnants témoins bétonnés de tout un esprit...


Votre conférencier :

Licencié en Histoire, diplômé d'HEC et d’Études politiques, officier de réserve, Jean Richardin est passionné par l'époque napoléonienne, l'histoire militaire et l'antiquité romaine, auxquelles il consacre de nombreuses conférences.


Les dates à retenir :

1925: création de la Commission de défense des frontières puis (1927) de la Commission d'organisation des régions fortifiées (CORF) pour lancer les plans.

1928: premiers travaux dans les Alpes (ouvrage de Rimplas).

1929: premiers travaux dans le Nord-Est (Rochonvillers, Hackenberg et Hochwald)..

mars 1936: 1ère mise en alerte de la Ligne (suite à la remilitarisation de la Rhénanie).

2 septembre 1939: mobilisation générale.

17-19 mai 1940: destruction de l'ouvrage de La Ferté..

22 juin - 5 juillet 1940: armistices puis livraison des forts invaincus aux Allemands et aux Italiens.

1946-1956: remise en état de certains forts (dont les "môles" fortifiés de Rochonvillers, Bitche et Haguenau), arrêtée en 1960.

1972: 1ère vente d'un ouvrage Maginot (Aumetz).


À lire pour aller plus loin :

Philippe Truttmann, La Muraille de France, Klopp 1985.

Roger Bruge, Histoire de la ligne Maginot, Fayard.

T.1 : Faites sauter la ligne Maginot !, 1973.

T.2 : On a livré la ligne Maginot, 1975.

T.3 : Offensive sur le Rhin, 1977.

Pierre Nord, Double crime sur la ligne Maginot (roman policier), 1936.


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Jean Richardin
05_Champs de bataille