Les fresques de la Chapelle Brancacci, chefs-d'œuvre de la peinture

Située à l’écart des circuits privilégiés par les visiteurs de Florence, l’église des Carmes abrite un des joyaux de la peinture occidentale : les fresques de la chapelle Brancacci. Pouvoir contempler ces fresques est aujourd’hui une véritable chance. Chantier inachevé, repeints, incendie, incurie … les fresques aurait pu disparaître à de nombreuses reprises : c’est un vrai miracle qu’elles soient parvenues jusqu’à nous.

Après avoir pénétré dans la chapelle, le visiteur ressent un véritable choc en découvrant les peintures de Masaccio. Ce dernier, de son vrai nom Tommaso di Ser Govanni di Mone Cassai, n’a que 23 ans quand commence le chantier que dirige un autre peintre de 18 ans son ainé : Masolino. Autant la peinture de Masolino est encore marquée par l’esthétique du XIVème siècle, autant celle de Masaccio est d’une modernité et d’une nouveauté éblouissante. Eric Montmaud vous invite à découvrir ce chef d’œuvre absolu de l’art de la Renaissance.

Votre conférencier :

Éric Montmaud est historien et conférencier national.

Les dates à retenir :

1268 : Fondation de l'église Santa Maria del Carmine à Florence par un groupe de frères provenant de Pise.

1423 : le riche marchand de soie et diplomate florentin Felice Brancacci, de retour d’Egypte, commande à Masolino da Panicale la décoration peinte de la chapelle fondée par sa famille à la fin du XIIème siècle.

1425 : départ de Masolino pour la cour de Budapest ; les travaux de décoration de la chapelle sont repris par son élève Masaccio, âgée de 23 ans.

1428 : départ de Masaccio pour Rome et mort du jeune peintre dans des circonstances mystérieuses. Les fresques de la chapelle restent inachevées.

1436 : la famille Brancacci est exilée de Florence pour cause de sympathies anti-médicéennes.

1481 - 1483 : Filippino Lippi termine le cycle de peintures, en effaçant les portraits de la famille Brancacci insérés dans les fresques.

1771 : un incendie détruit presque complètement l’église Santa Maria del Carmine. La chapelle Brancacci en est miraculeusement épargnée.

A lire pour aller plus loin :

Richard Turner, L’art de la Renaissance à Florence, Flammarion, 1998.

Steffi Roettgen & Antonio Quattrone, Fresques italiennes de la Renaissance, Citadelles et Mazenod, 1996.

Umberto Baldini, Masaccio, Collection Maîtres de l'art, Gallimard, 2001.

Umberto Baldini, Ornella Casazza, La Chapelle Brancacci. Masaccio, Collection Chefs-d'œuvre de l'art italien, Gallimard 1991.