Les maîtres de la peinture nordique moderne

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Dans la seconde moitié du XIXème siècle, de nombreux artistes de Scandinavie viennent parfaire leur formation artistique à Paris à la recherche de nouvelles propositions. Tributaires de l’art en vogue aux cours royales du Danemark et de la Suède, ils entendent se démarquer de la peinture académique en soulignant les spécificités culturelles et territoriales de leurs pays d’origine. Ils se tournent ainsi vers le naturalisme très en vogue en cette fin de XIXème siècle. Sous l’influence des naturalistes et des impressionnistes, ils expérimentent la peinture de plein-air et découvrent les possibilités infinies de la lumière et des couleurs naturelles. Ils explorent de nouveaux paysages et se laissent séduire par des styles modernes comme le symbolisme. Ils ont pour nom Fritz Thaulow (le beau-frère de Paul Gauguin), Anders Zorn, Albert Edelfelt, Eugène Jansson, Peder Severin Kroyer pour les plus connus. Ils rapporteront dans leurs pays un renouveau indéniable et laisseront en France les reflets d’une ‘lumière du Nord’ incomparable qui leur confère une identité artistique commune.

Au début du XXème siècle, la leçon occidentale est suffisamment intégrée pour l’émergence d’une production nordique originale qui verra s’épanouir l’art d’Edvard Munch, d’Akseli Gallen-Kallela ou encore d’Anna Ancher.


Votre conférencière :

Nathalie Douay est historienne de l'art et conférencière nationale.


Les dates à retenir :

1754 : création de l’Académie royale des Beaux-arts de Copenhague qui sera suivie en 1773 par la fondation de celle de Stockholm.

De 1800 à 1920, affirmation progressive d’une École du Nord dont l’Age d’or se situe dans les 50 dernières années.

1870 : formation du village d’artistes à Skagen au Danemark.

Dans les années 1870, les peintres scandinaves se voient de plus en plus représentés et remarqués aux Salons officiels de Paris.

1889 : le critique d’art français Charles Ponsonailhe utilise l’expression ‘lumière du nord’ pour qualifier la lumière particulière qui émanait des toiles des peintres scandinaves et finlandais présentés à l’Exposition Universelle de Paris.

Dans les années 1890, une seconde génération d’artistes du nord s’empare résolument de la peinture de paysage comme expression d’un particularisme local et de l’âme nordique soutenant les velléités d’indépendances nationales.

1895 : attiré par les paysages durablement enneigés, Claude Monet séjourne en Norvège pendant 2 mois.

Entre 1900 et 1920, l’art des artistes du nord évolue vers des représentations expressionnistes et abstraites dans lesquelles se mêlent sentiment d’intériorité et fascination face à la puissance de la nature. 


À lire pour aller plus loin :

Frank Claustrat, La peinture nordique et ses maîtres modernes, 1800-1920, Le faune éditeur, 2021.

Sylvie Girard-Lagorce, Lumières du Nord, Les maîtres scandinaves, Géo Le musée idéal, 2019.

Katharina Alsen, Annika Landmann, La peinture nordique à la lumière de l’art moderne, Citadelles & Mazenod, 2016.