Dieux et déesses d'Égypte : Isis, déesse de la magie et de la résurrection
Les divinités égyptiennes occupaient une place centrale dans la culture et la religion de l’Égypte pharaonique. Elles étaient perçues comme des forces divines régissant la nature, la vie quotidienne et l’ordre cosmique. Chaque dieu détenait des capacités spécifiques et était souvent associé à des animaux ou des symboles particuliers. Les Égyptiens croyaient que ces divinités étaient responsables de la création, de la protection et de la régénération du monde. De Rê à Seshat en passant par Amon ou encore Sobek, le panthéon pharaonique évolua constamment au fil des millénaires. Parmi eux, cinq figures se distinguent par leur ancienneté, leur puissance, et leur spécificité : les dieux Isis, déesse de la magie, Osiris, dieu de la vie après la mort, Seth belliqueux dieu protecteur, Hathor, déesse de la maternité et de la mort, et Aton, une transformation du culte du dieu soleil Rê spécifique au règne d’Akhenaton.
La déesse Isis possède une personnalité complexe aux multiples visages, aussi maternante et protectrice que manipulatrice et vengeresse. L’importance de son culte fait écho à la popularité croissante de celui de son frère et époux Osiris lorsqu’il devient le dieu-roi du monde funéraire dès la Ve dynastie. Bien que vénérée indépendamment de ce dernier, elle est toujours figurée aux époques anciennes avec sa sœur jumelle Nephtys, un binôme presque indissociable. Mais si cette dyade est toujours représentée, tout particulièrement en contexte funéraire royal, c’est Isis qui reste prépondérante. Déesse magicienne, mère du dieu-roi Horus, elle incarne la maternité dynastique par excellence. Son culte joint à celui de sa sœur resta fonctionnelle jusqu’au début de l’époque ptolémaïque, époque qui voit l’émergence d’un culte « nouveau » mettant en scène Sérapis, Anubis et Isis. Sa popularité fut telle à la fin de l’ère pharaonique qu’émergèrent de nombreux sanctuaires au-delà des frontières de l’Egypte, tout autour du bassin méditerranéen : les Isiaca. Mais ses origines obscures et l’amour éternel qu’elle voua à son époux en fait une déesse aussi appréciée que singulière et dont il faut comprendre la conception à partir des textes funéraires les plus anciens : les Textes des Pyramides.
Votre conférencier :
Docteur en égyptologie de l’université Paris-Sorbonne, Jean-Guillaume Olette-Pelletier est spécialiste des divinités égyptiennes des IIème et IIIème millénaires avant J.-C. et des cryptographies hiéroglyphiques. Épigraphiste de terrain dans le temple de Karnak puis dans les tombes royales de Tanis, il suis actuellement co-directeur de la mission épigraphique du Ouadi Hammamat. Auteur de nombreuses publications scientifiques, Jean-Guillaume Olette-Pelletier est également chargé d’enseignement en Histoire et en histoire de l’art de l’Egypte pharaonique à l’Institut Catholique de Paris.