La peinture américaine, 1740 - 1940 - 1ère partie
L’école américaine de peinture - qui devait dominer la scène artistique mondiale après la Seconde Guerre Mondiale - n’est pas sortie toute armée du crâne génial de « l’Oncle Sam ». Jackson Pollock, Willem De Kooning, Robert Rauschenberg, ou Andy Warhol et tant d’autres après eux ne sont pas les produits d’une génération spontanée de génies picturaux.
Cette éclosion spectaculaire a été précédée par de nombreuses générations d’artistes qui, dès la seconde moitié du XVIIIe siècle, ont participé, tableaux après tableau, à l’élaboration d’une identité visuelle de l’art américain.
C’est à la découverte de cinq de ces peintres et de quelques-unes de leurs œuvres que Patrice Mauriès vous propose de le suivre lors de cinq rendez-vous de trente minutes chacun.
Votre conférencier :
Diplômé de l’École Nationale des Beaux-Arts, mais également en Archéologie, en Ingénierie culturelle et en Langues au Westminster College de Londres, Patrice Mauriès accompagne des voyages culturels depuis plus de 20 ans. Il sait transmettre avec passion ses connaissances, ainsi que son intérêt pour l’architecture contemporaine et la photographie.
Les dates à retenir :
Première moitié du XVIIIe siècle : Arrivée d'artistes européens professionnels dans les colonies anglaises pour répondre aux besoins d’une clientèle de plus en plus aisée. Les peintres de l'école de la vallée de l'Hudson travaillent alors pour le compte des grands propriétaires terriens qui commandaient des portraits pour orner leurs manoirs. Quelques noms de peintres émigrés depuis l’Europe durant cette période : le Suisse Jeremiah Theüs (1716 - 1774), l’Ecossais John Smibert (1688–1751), le Suédois Gustavus Hesselius (1682-1755).
Seconde moitié du XVIIIe siècle : Une génération de peintres nés en Amérique s’affirme. Nombre d’entre eux s’installent en Angleterre pour y faire carrière : Benjamin West, John Singleton Copley, Charles Willson Peale, John Trumbull.
1765-1783 : Révolution américaine, marquée par la guerre d'indépendance des États-Unis contre la Grande-Bretagne (1775-1783), amenant à l’indépendance des États-Unis en 1783. Les artistes loyalistes, comme Ralph Earl (1751-1801) ou Gilbert Stuart (1755-1828), n’ont d’autre choix que de fuir les colonies. La période post-révolutionnaire voit naitre l'autonomie artistique des peintres américains cherchant à s'émanciper des manières européennes et à créer un style proprement américain.
Emergence au tournant du XIXe siècle du Folk art, à l’origine de toiles aux thèmes variés : portraits, paysages, scènes historiques ou religieuses. Souvent coloré, il ne respecte pas les règles de la perspective et des proportions. Edward Hicks (1780-1849).
A partir de 1820 : Développement du premier mouvement pictural né aux Etats-Unis, L'Hudson River School, influencée par le romantisme et axée sur la peinture de paysages. Sa fondation est attribuée à Thomas Cole (1801-1848).
1861-1865 : Guerre civile américaine ou guerre de Sécession. Les États-Unis en sortent profondément transformés et accèdent au rang de puissance mondiale. Le succès et la réputation des peintres américains vont en grandissant.
A partir de 1890 : Apparition de l’impressionnisme américain. En France, Giverny accueillit autour de Claude Monet des peintres américains entre 1887 et 1914 : Willard Leroy Metcalf, Louis Ritter, Theodore Wendel, John Leslie Breck.
Premières années du XXe siècle : Formation de l'Ash Can School, mouvement réaliste et social hostile à une société de plus en plus inégalitaire, représentée par Maurice Prendergast (1858-1924) et George Wesley Bellows (1882-1925).
1913 : L'Armory Show, une exposition d’art moderne à New York, permet la diffusion de l'avant-garde européenne sur la côte est. Les premières collections d’art moderne sont constituées.
1929 : Fondation du MoMA, le Museum of Modern Art de New-York. En octobre, krach de la bourse de New-York.
Années 30 : La Grande Dépression, conséquence du krach boursier à Wall Street, provoque un chômage massif parmi les artistes des années 1930. Edward Hopper (1882-1967) illustre la solitude dans des paysages urbains, le réalisme social se développe.
Une invitation à entrapercevoir l’immensité d’un continent pictural peu visité de ce côté-ci de l’Atlantique.
A lire pour aller plus loin :
Roland Tissot, Peinture et sculpture aux États-Unis, Armand Colin, Paris, 1973.
Jules David Prown, La Peinture américaine : des origines à l'Armory Show, Skira Livres, coll. « Les Grands siècles de la peinture », Paris, 2008.
Francesca Castria Marchetti, La Peinture américaine, Gallimard, Paris, 2002.
Jennifer Martin, Claude Massu et Sarah Nichols, L’Art des États-Unis, Citadelles & Mazenod, Paris, 1992.