Des Thraces aux Ottomans : le siècle d'Or de la Bulgarie Médievale

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Parmi les états européens nés dans le tourbillon des Grandes migrations à la fin de l’Antiquité, la Bulgarie est la seule qui conserve jusqu’à aujourd’hui son nom et le noyau de son territoire inchangés. Elle présente une autre singularité également : on connaît le jour précis de sa naissance, le 9 août 681, lorsqu’au VIe Concile œcuménique de Constantinople un prêtre syrien dénonça dans un sermon une défaite subie par l’Empire byzantin dans la Mésie du sud du Danube, qu’il qualifia de « guerre en Bulgarie ». C’est la première mention du nouvel État créé par le chef Asparuh sur le territoire de l’Empire.

L’épuisement de la puissance militaire du khaganat bulgare deux siècles après sa fondation l’incite à chercher d’autres instruments pour imposer son autorité sur la scène européenne. Vers le milieu du IXe siècle le christianisme était commun aux grandes puissances. Après des défaites infligées aux troupes bulgares par les Francs orientaux, les Serbes, les Croates et les Byzantins et après des hésitations entre Rome et Constantinople, le khan Boris (852-889) prit une décision politique et se convertit à l’orthodoxie byzantine en 864/5. La nouvelle religion s’impose difficilement dans le pays car l’élite bulgare est hostile à cette « trahison des anciennes lois ». La culture chrétienne ne s’épanouit en Bulgarie qu’à la fin du siècle après le massacre de 52 familles entières de boyards (les nobles), enfants compris, un passage de 4 ans sous la tutelle de l’Eglise de Rome, l’aveuglement par Boris de son propre fils aîné Vladimir, qui essaie de restaurer le paganisme et l’accueil des disciples des Saints Cyrille et Méthode qui rendent possible l’évangélisation dans la langue vernaculaire des populations slaves. En 893, l’avènement au trône de Siméon, troisième fils du roi convertisseur, inaugure une époque d’essor culturel et politique qui, contrairement aux idées reçues, ne prit pas fin à la mort de Siméon, mais suite à l’invasion du kniaz Sviatoslav de Kiev en 968. L’extension territoriale et les réalisations dans tous les arts durant les 75 ans qui s’étendent entre ces deux dates sont si significatifs qu’ils ont mérité la désignation de « siècle d’or de la Bulgarie ».


Votre conférencière :

Albena Milanova, titulaire d'un doctorat en Histoire et Civilisations de l'Europe (Strasbourg 2, 2001). Membre du Centre d'études slavo-byzantines de l'Université Saint-Clément à Sofia ; spécialiste en histoire de l’art et en histoire : période médiévale.


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Marina Stantcheva
01_Histoire