La peinture américaine contemporaine - 1ère partie
CC BY-SA 4.0 File:Pollock-Krasner House studio floor.jpg
Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, pendant que l’Europe entame une douloureuse reconstruction, outre-Atlantique une jeune génération d’artistes prend d’assaut les cimaises new-yorkaises. Ces jeunes gens se nomment Jackson Pollock, Willem de Kooning, Franz Kline, Robert Motherwell, Philip Guston, Joan Mitchell, Mark Rothko et bien d’autres qu’on ne peut citer tant ils seront nombreux.
New York n’est plus seulement la capitale financière du monde, mais elle en devient aussi le phare culturel. Et l’un ne va pas sans l’autre. De jeunes galeristes tentent l’aventure du marché de l’art dans une ville au comble de sa prospérité ou les nouvelles élites sont prêtes à investir dans des œuvres produites localement, plus en phase avec la réalité américaine, moins chères que les toiles européennes et qui par bonheur sont aux antipodes du Réalisme Social Soviétique.
En 1964, le Grand Prix de la Biennale de Venise est remporté par l’américain Robert Rauschenberg, la presse française hurle à la trahison mais rien n’y fait, le flambeau de la modernité est bien passé de Paris à New York.
Votre conférencier :
Diplômé de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts, mais également en Archéologie, en Ingénierie culturelle et en Langues au Westminster College de Londres, Patrice Mauriès accompagne des voyages culturels depuis plus de 20 ans. Il sait transmettre avec passion ses connaissances, ainsi que son intérêt pour l’architecture contemporaine et la photographie.
Les dates à retenir :
29 octobre 1929, Krach boursier à New York.
5 mars 1933, le parti national-socialiste remporte les élections législatives allemandes. Dans la décennie qui suit des artistes comme Hans Hofmann, Josef Albert, des architectes comme Mies van der Rohe, Walter Gropius émigrent aux Etats-Unis.
1939, Solomon Guggenheim ouvre son musée à New York avec de très nombreuses œuvres de l’avant-garde européenne qu’il exposait déjà depuis 1936.
1er septembre 1939, déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale.
Entre 1939 et 1942, Marc Chagall, Max Ernst, Fernand Léger, Piet Mondrian, Yves Tanguy, Roberto Matta et André Breton émigrent à leur tour.
1943, Peggy Guggenheim ouvre à New York une galerie dénommée « Art of this Century ». Y seront exposés les surréalistes français mais aussi Jackson Pollock, Mark Rothko, Robert Motherwell et bien d’autres.
1946, Jackson Pollock réalise une série de toiles très gestuelles intitulée « the Sound of Grass ». Le critique Robert Coates parle au sujet de Hans Hofmann d’« expressionisme abstrait ».
1947, Jackson Pollock met au point la technique du « dripping ».
1951, la Frank Perls Gallery organise une exposition intitulée « The School of New-York » qui réunie tous les protagonistes de la peinture newyorkaise.
1952, le critique Harold Rosenberg parle, au sujet de la nouvelle peinture américaine, d’« action painting ».
1954, Robert Rauschenberg réalise ses premières « Combines Paintings », critique sarcastique de l’action painting. Le critique anglais Lawrence Alloway commence à parler de « Pop Art » pour désigner des œuvres nouvelles dans lesquelles entre une part de culture populaire.
1955, le critique Clement Grenberg identifie une tendance qu’il intitule « Color Field Painting » chez certains artistes de l’école de New York dont Mark Rothko.
1960, Andy Warhol peint ses premières toiles représentant Popeye ou Dick Tracy.
1962, Andy Warhol peint sa première Marylin.
1964, Robert Rauschenberg reçoit le Grand Prix de la Biennale de Venise.
A lire pour aller plus loin :
John Ireland Howe Baur, L'Art moderne aux États-Unis : 50 peintres américains du XXème siècle, Nouveau Quartier Latin, Paris, 1961.
Tilman Kaaris, Pop Art, Taschen, Cologne, 2007.
Jennifer Martin, Claude Massu et Sarah Nichols, L’Art des États-Unis, Citadelles & Mazenod, Paris, 1992.
Jules David Prown, La Peinture américaine : des origines à l'Armory Show, Skira, coll. « Les Grands siècles de la peinture », Paris, 2008
Donald Wigal, Jackson Pollock : La dissimulation de l'image, Parkstone, Londres, 2006.