Evolutions de l'hindouisme : du Moyen-Age au Néo-hinduisme
L’hindouisme échappe à toute définition. Assimilé à une religion ou à une philosophie, il s’agit plutôt d’une orthopraxie, comprise comme un système socioreligieux régit sur une ‘pratique juste’. Considérée comme l’une des religions les plus anciennes du monde, elle est pratiquée par plus d’un milliard de personnes, dans 85 pays.
Pourtant, le terme hindouisme n’est apparu qu’au XIXe siècle, sous l’égide de la colonisation britannique, regroupant alors des cultes et des pratiques disparates. Résolument polythéiste et profondément polymorphe, il est possible de retenir cinq périodes historiques : la civilisation de l’Indus (2500-1800 av. JC), le védisme (env. 1500-600 av. JC), le Brahmanisme (env. 800-500 av. JC), le Moyen Age indien (depuis le Ve s.), le Néo-hindouisme (depuis XIXe s.).
À partir du Moyen-Age indien, le pays est divisé en royaumes et fragmenté en sectes avec des cultes spécifiques. Parmi ceux-ci les Tantrikas, pratiquants des Tantra, sont à l’origine d’un foisonnement de pratiques parfois dangereuses et occultes, connues ensuite sous le nom de tantrisme. D’autres penseurs laissent une empreinte forte et épurée, comme Shankara (VIIIe-IXe siècle) qui est considéré comme le plus grand philosophe de l’Inde classique et de la philosophie de la non-dualité (Advaïta Vedanta).
Par les invasions musulmane, moghol, britannique, le néo-hindouisme marque le sceau de profondes transformations sociales. Le nationalisme hindou et l’apparition de grandes figures politico-religieuses apportent une richesse et des paradoxes profonds au néo-hindouisme en laissant leurs marques de nos jours.
CC BY-SA 2.0view terms File : Holi Festival of Colors Utah, United States 2013.jpg
Votre conférencière :
Caroline Nizard est anthropologue, titulaire d’un doctorat en sciences sociales et politiques de l’Université de Lausanne et rattachée à l’Institut d’histoire et anthropologie des religions. Spécialiste des sciences des religions, de l’Inde, du yoga, de la méditation, elle enseigne ces disciplines à l’Université et participe à des conférences pour un large public. Pour ses recherches, elle a publié une quinzaine d’articles et un livre de référence sur le yoga, notamment sur ses articulations historiques en Inde et en Europe.
Les dates à retenir :
Civilisation de l’Indus (2500-1800 av. JC).
Védisme (env. 1500-600 av. JC).
Brahmanisme (env. 800-500 av. JC).
Hindouisme (depuis env. Ve s.).
711-712 Début de la conquête musulmane.
1526 Début de l’Empire Moghol.
Néo-hindouisme (depuis XIXe s.).
1757 à 1947 Colonisation britannique.
1947 Indépendance de l’Inde.
A lire pour aller plus loin :
Astier, Alexandre. L’hindouisme : une synthèse d’introduction et de référence sur l’histoire, les fondements, les courants et les pratiques. 2e éd. Paris: Eyrolles, 2014.
Dumont, Louis. « Védisme et Hindouisme ancien ». Annales : histoire, sciences sociales, 19, no. 4 (1964): 829–830.
Malamoud, Charles. Cuire le monde. La Découverte, 1989.
Padoux, André. Comprendre le tantrisme : les sources hindoues. Paris: Albin Michel, 2010.
Renou, Louis. L'hindouisme. Presses Universitaires de France, 2012.
Ramachandran, Ranganathan. A History of Hinduism : the Past, Present, and Future. New Delhi: SAGE Publications, 2018.
Varenne, Jean, and Michel Delahoutre. Dictionnaire de l’hindouisme : introduction à la signification des symboles et des mythes hindous. Monaco: Ed. du Rocher, 2002.