Naître fille en Grèce ancienne

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De la naissance à la mort le parcours d’une fille se différencie nettement de celui du garçon dans la Grèce antique. En effet une fille est un bras mort qui ne produit rien et qui au mieux coûte sans rapporter. Aussi la question du sexe de l’enfant bien même avant sa naissance se pose. Peut-on infléchir celui-ci afin de faire naître le garçon attendu et désiré ? D’ailleurs est-ce qu’il vaut la peine même d’élever une fille ? Sans doute non. Mais si jamais vie sauve lui est laissée le parcours éducatif sera bien spécifique, toujours minoré, claquemuré à l’ombre de la maison ou alors pour quelques-unes au service des divinités féminines. Car il n’est pas lieu d’éduquer une fille sans intérêt, il suffit de lui inculquer ce qui fera d’elle une bonne maîtresse de maison ou une épouse docile qui s’occupe du foyer et produira de nombreux enfants. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : apprendre la docilité et taire le reste. Le seul horizon d’une femme est son mari. Le mariage étant alors le moment où elle occupe le devant de la scène, le seul où elle est fêtée et mise en lumière. Car c’est bien sur elle que repose l’avenir de la famille, sur elle repose le pouvoir de procréation qui inscrit la famille dans l’ordre des générations.


Votre conférencière :

Lydie Bodiou est maître de conférences d’histoire grecque à l’université de Poitiers, elle appartient au laboratoire HERMA (Hellénisation et romanisation dans le monde antique), EA 3811. Ses travaux portent sur l’histoire des femmes et du genre dans l’Antiquité grecque, particulièrement sur l’histoire du corps, de la médecine et des sensibilités. Elle a notamment publié Diplômée Les crimes passionnels n’existent pas, avec F. Chauvaud et A. Sanesid, Editions d’une rive à l’autre, Paris, 2021 ; Liens saccagés. Commet parler des violences familiales ?, avec F. Chauvaud et M.-J. Grihom, Rennes PUR, 2021 ; Dictionnaire du corps dans l’Antiquité, Rennes, PUR, 2019 avec V. Mehl ; On tue une femme. Le féminicide, histoire et actualité, Paris, Hermann, 2019 avec F. Chauvaud et al. ; Une femme sur trois. Les violences faites aux femmes d’hier à aujourd’hui, Poitiers, Éditions Atlantique, 2019 (avec F. Chauvaud, M.-J. Grihom et H. Morel) ; L’Antiquité écarlate. Le sang des Anciens Éco, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017 (avec V. Mehl) ; Le corps en lambeaux. Violences sexuelles et sexuées faites aux femmes Rennes, PUR, 2016 (avec F. Chauvaud, L. Gaussot, M.-J. Grihom).


Les dates à retenir :

Vers 1250 ? : début de la guerre de Troie.

1200-800 : « âges obscurs ».

Vers 620 : lois de Dracon à Athènes.

Vers 600 : Sappho à Lesbos.

594 : salon à Athènes.

508 : réformes de Clisthène à Athènes.

490 : Marathon.

451 : loi de Périclès sur la citoyenneté.

443-429 : Périclès stratège à Athènes.

431-404 : guerre du Péloponnèse.

399 : mort de Socrate.

359-336 : Philippe II roi de Macédoine.


A lire pour aller plus loin :

Pierre Brulé, La fille d’Athènes. La religion des filles à Athènes à l’époque classique : mythes, cultes et société, Belles Lettres, 1987.

Geneviève Hoffmann, La jeune fille, le pouvoir et la mort dans l’Athènes classique, De Boccard, 1992.

Nicole Loraux, La Grèce au féminin, Belles Lettres, 2003.

Pauline Schmitt-Pantel (dir.), Le corps des jeunes filles, Perrin, 2001.

Pauline Schmitt Pantel (dir.), L’Antiquité (I.), dans Duby G. et M. Perrot, L’Histoire des femmes en Occident, 5 volumes, Paris, Plon, 1991-1992, Perrin coll. Tempus, 2002.


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Lydie Bodiou
01_Histoire