L’art de l’affiche, à l'occasion de l'exposition du Musée d’Orsay et de la BNF
Le XIXème siècle est riche de profondes mutations que le musée d’Orsay nous dévoile au fil de ses expositions. La dernière en date, consacrée à l’art de l’affiche, nous permet de découvrir l’univers visuel de la capitale durant les décennies de l’âge d’or de ce qui fut un véritable phénomène de société. À ce titre, les peintres et illustrateurs, soucieux d’inscrire leur art dans une nouvelle modernité se saisiront de ce moyen de se faire connaître et de marquer les esprits. Ainsi, à travers les œuvres de Jules Chéret, Alfons Mucha, Henri de Toulouse-Lautrec, Alexandre Steinlen ou Eugène Grasset, nous évoquerons l’atmosphère bouillonnante de la rue au tournant du siècle tant dans sa dimension artistique que dans son intérêt pour le développement de la ville et de sa société.
En écho à l’exposition L’art est dans la rue au musée d’Orsay jusqu’au 6 juillet 2025.
Image : © Photo BnF
Votre conférencière :
Nathalie Douay est historienne de l'art et conférencière nationale.
Les dates à retenir :
1450 : invention de l’imprimerie qui permet notamment, le développement de l’affiche. Rapidement, des imprimeurs et des éditeurs annoncent leurs productions ou font la promotion de cures thermales.
Au XVIème siècle, apparaissent des affiches promouvant des spectacles et des loteries et d’autres diffusant des opinions politiques et religieuses.
1539 : suite à l’affaire des placards, François Ier signe un édit qui lui octroie le monopole de l’affichage public et en ‘interdit l’arrachage sous peine de punition corporelle’.
Aux XVIIème et XVIIIème siècles, les évolutions de la gravure et des techniques d’impression favorisent la multiplicité des affiches illustrées vantant des articles de mode, des compagnies de transport, la parution de livres, appelant au recrutement militaire, etc. En 1722, un arrêt du Conseil d’État organise l’affichage public et réglemente l’activité des colleurs d’affiches.
1796 : l’invention de la lithogravure va grandement bénéficier à la réalisation d’affiches en couleurs et de grand format.
1830 : Godefroy Engelmann a l’idée de faire appel à des artistes peintres tels que Carle Vernet ou Achille Devéria pour réaliser des affiches artistiques.
1844 :Jean-Alexis Rouchon détourne la technique du papier peint pour réaliser des affiches dans des formats encore jamais vus (280 x 150 cm).
1884 : Ernest Maindron est le premier à signer un article sur l’affiche en France ; il est également le premier à mettre cet art en relation avec le Japonisme.
1889 : l’affiche est reconnue comme une expression artistique à part entière lors de la présentation de la production de Jules Chéret à l’Exposition Universelle de Paris. Dès lors, le médium connait un succès immense, d’autant qu’une loi de 1881 proclame la liberté absolue d’affichage. Parallèlement, sa prolifération suscite des critiques et les articles se multiplient également pour dénoncer « le pullulement de couleurs sous lequel disparait le monument de pierres ».
À la fin du XIXème siècle, l’affiche a conquis ses lettres de noblesse, les collectionneurs et créateurs de tous pays. Elle a droit à ses propres expositions.
Au début du XXème siècle, apparaissent les premières affiches de cinéma. La 1ère Guerre mondiale voit éclore l’affiche de propagande. Dans les années 1920, les agences de publicité se développent, les affiches célèbrent tous les nouveaux produits, les nouvelles modes et toujours, les spectacles.
À lire pour aller plus loin :
L’art est dans la rue, catalogue de l’exposition, co-édition Musée d’Orsay / BNF, 2025.