Dieux et déesses d'Égypte : le dieu Aton et son culte "novateur"

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Les divinités égyptiennes occupaient une place centrale dans la culture et la religion de l’Égypte pharaonique. Elles étaient perçues comme des forces divines régissant la nature, la vie quotidienne et l’ordre cosmique. Chaque dieu détenait des capacités spécifiques et était souvent associé à des animaux ou des symboles particuliers. Les Égyptiens croyaient que ces divinités étaient responsables de la création, de la protection et de la régénération du monde. De Rê à Seshat en passant par Amon ou encore Sobek, le panthéon pharaonique évolua constamment au fil des millénaires. Parmi eux, cinq figures se distinguent par leur ancienneté, leur puissance, et leur spécificité : les dieux Isis, déesse de la magie, Osiris, dieu de la vie après la mort, Seth belliqueux dieu protecteur, Hathor, déesse de la maternité et de la mort, et Aton, une transformation du culte du dieu soleil Rê spécifique au règne d’Akhenaton.

Le culte du dieu Aton apparaît comme une parenthèse étonnante dans l’histoire de la religion égyptienne. Lorsque le roi Amenhotep IV monta sur le trône au cours de la 18e dynastie, il instaura peu à peu un culte « novateur », parallèle au culte dynastique thébain d’Amon-Rê, et changea son nom pour Akhenaton, « L’horizon du disque » sous-entendu solaire. Le culte d’Aton consistait en effet en la vénération quasi exclusive du dieu solaire Rê. Marié à la célèbre Néfertiti, il déplaça la capitale sur un site nouveau, Amarna, loin des intrigues thébaines. Car c’est de cela dont il s’agit. L’émergence de l’atonisme n’est pas due à la volonté de créer un culte nouveau, mais de rivaliser avec celui d’Amon-Rê, et particulièrement de son tout puissant clergé. Loin d’être une divinité sortie ex-nihilo et loin d’être un culte considéré encore à tort comme « monothéiste », l’atonisme présente un visage complexe, ancien, mais qui répond à une problématique de trésorerie royale nécessaire au cours du Nouvel Empire.


Votre conférencier :

Docteur en égyptologie de l’université Paris-Sorbonne, Jean-Guillaume Olette-Pelletier est spécialiste des divinités égyptiennes des IIème et IIIème millénaires avant J.-C. et des cryptographies hiéroglyphiques. Épigraphiste de terrain dans le temple de Karnak puis dans les tombes royales de Tanis, il suis actuellement co-directeur de la mission épigraphique du Ouadi Hammamat. Auteur de nombreuses publications scientifiques, Jean-Guillaume Olette-Pelletier est également chargé d’enseignement en Histoire et en histoire de l’art de l’Egypte pharaonique à l’Institut Catholique de Paris.

vendredi 7 mars 2025 à 10:00

Jean-Guillaume Olette-Pelletier