Diego Velazquez, l'affrontement de la peinture

La sublime exposition présentée au Grand-Palais à Paris en 2015 était la première monographie consacrée au maître de l’âge d’or espagnol en France, offrant à plus de 400 000 visiteurs une exceptionnelle rétrospective autour de son œuvre.

L’histoire de Diego Velázquez est d’abord celle d’une fulgurante ascension artistique. Né à Séville à l’orée du XVIIe siècle, dans une ville alors éminemment prospère suite aux explorations menées en Amérique du Sud, il rejoint bientôt la capitale du royaume, Madrid, après une formation académique auprès de l’artiste Francisco Pacheco.

C’est aussi l’histoire d’une carrière entièrement consacrée au service du roi Philippe IV, qui en fit son peintre officiel à la cour. D’un âge proche, les deux hommes ont entretenu une relation privilégiée, qui transparaît à travers les portraits intimes auxquels le roi a accepté de se prêter en fin de vie, à des lieues du célèbre portrait équestre d’apparat destiné à orner le Salon des Royaumes au Palais du Buen Retiro à Madrid.

Diego Velázquez, comme l’a bien montré le commissaire de l’exposition Guillaume Kientz, est surtout un des premiers grands peintres de la modernité à s’être saisi de la matière même de la peinture, pour en faire l’enjeu de ses plus célèbres toiles. Une virtuosité au service de l’émotion qui n’a pas échappé à Francis Bacon, que Le portrait du pape Innocent X réalisé par Velázquez a obsédé pendant une dizaine d’années dans les années 1960…

Enfin, Velázquez est aussi l’auteur d’un des tableaux les plus célèbres de toute l’histoire de l’art occidental, Les Ménines, fleuron du musée du Prado à Madrid. Nous ferons le point sur l’historiographie autour de ce tableau, et sa signification symbolique. Sur le plan stylistique, il sera également intéressant de revenir sur les voyages du peintre en Italie, sa rencontre avec Pierre Paul Rubens et l’influence que le caravagisme a exercé sur sa peinture.

Votre conférencière :

Diplômée de l'École du Louvre en histoire de l'art et en muséologie, Géraldine Bretault est conférencière, traductrice et créatrice de contenus culturels. Elle est une collaboratrice régulière des revues Perspective de l’INHA, Beaux Arts Magazine et La Revue de l’art. Des séjours de longue durée à l'étranger (Milan et New York) lui ont permis de tisser des liens singuliers avec ces villes et leur culture. Elle a notamment travaillé au MAD Museum (Art et Design) et au New Museum de New York.

Les dates à retenir :

1599 : Naissance de Diego Rodríguez de Silva y Velázquez à Séville.

1611-1617 : apprentissage chez Francisco Pacheco.

1622 : premier séjour du peintre à Madrid.

1623 : devient peintre du roi, s’installe à Madrid sur les ordres de Philippe IV.

1628 : rencontre Peter Paul Rubens.

1629-1630 : premier voyage en Italie.

1649-1651 : second voyage en Italie.

1650 : peint le Portrait du pape Innocent X.

1656 : peint Les Ménines.

1660 : Mort de Velázquez, le 6 août.

A lire pour aller plus loin :

Catalogue de l’exposition Velázquez, sous la dir. de Guillaume Kientz, RMN-Grand Palais, 2015.

Diego Velázquez, l’affrontement de la peinture, Guillaume Kientz, Cohen&Cohen, 2015.

Velázquez, peintre hidalgo, Jeannine Baticle, Découvertes Gallimard, rééd., 2015.

Velázquez, Véronique Gerard-Powell, hors-série Découvertes Gallimard, 2015.

Velazquez, L’œuvre complet (catalogue raisonné), José Lopez-Rey, Odile Delenda, Taschen, 2014.

« Velázquez ou le réalisme sauvage », Yves Nilly et Karim Aïnouz, documentaire, 2014.

Les Mots et les Choses, Michel Foucault, 1990.

Vélasquez, Yves Bottineau, Citadelles&Mazenod, 2015.