Promenade au musée national Jean-Jacques Henner à Paris

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Jean-Jacques Henner (1829-1905), peintre des Idylles et des femmes rousses, est méconnu du public. Il fut pourtant l’un des peintres les plus admirés de son temps. Un musée national lui est consacré à Paris, musée qui célèbre cette année le centième anniversaire de sa création. De son Alsace natale à Paris, où il reçut tous les honneurs, en passant par la Villa Médicis, où iI séjourna à la suite de son prix de Rome, Henner mena la carrière d’un artiste officiel. Il se distingua par son grand talent de portraitiste et se spécialisa dans les scènes bibliques et mythologiques. On ne peut toutefois pas lui adjoindre une bannière de réaliste, de symboliste, de naturaliste… Il est tout cela en même temps selon les œuvres et selon les moments de sa carrière. Il est un peintre pour le moins singulier, tout en étant très en prise avec les artistes de son temps. La découverte du parcours permanent du musée, à travers ses œuvres iconiques, permettra de comprendre son travail et de découvrir quelques secrets de son atelier.


Votre conférencière :

Historienne de l'art spécialisée dans la peinture et les arts graphiques au XIXème siècle, Maeva Abillard est conservatrice au Musée Jean-Jacques Henner de Paris.


Les dates à retenir :

1829 : naissance de Jean-Jacques Henner le 5 mars à Bernwiller à quelques kilomètres de Mulhouse.

1841 : il entre au collège d’Altkirch. Charles Goutzwiller, peintre et professeur, lui enseigne le dessin d’après l’antique et sur le motif.

1844-1846 : formation dans l’atelier de Gabriel-Christophe Guérin à Strasbourg.

1846-1855 : étude à l’École des Beaux-Arts de Paris et dans les ateliers de Michel-Martin Drolling, puis de François Édouard Picot.

1858 : après deux échecs, Henner remporte le Grand Prix de Rome de peinture avec le tableau Adam et Ève trouvant le corps d’Abel.

1859-1864 : séjour à la Villa Médicis à Rome où il s’inspire des maîtres anciens tels Tintoret, Titien, Corrège ou encore Raphaël.

1865 : médaille au Salon avec son dernier envoi de Rome La chaste Suzanne.

Fin 1866 : installation dans son atelier au 11, rue Pigalle à Paris.

Années 1870 : Henner envoie fréquemment des œuvres au Salon. Il devient un artiste à succès et un portraitiste recherché.

1871 : à la suite de l’annexion de l’Alsace-Lorraine par l’Empire allemand, Henner peint L’Alsace. Elle attend, qui sera offerte à Gambetta.

1873 : chevalier de la Légion d’honneur

1874 : Henner est sollicité par le peintre Carolus-Duran pour enseigner dans « l’atelier des dames » qui sera fréquenté par de nombreuses femmes artistes.

1878 : médaille de 1ere classe à l’Exposition Universelle. Henner est promu Officier de la Légion d’honneur.

1889 : élection à l’Institut au fauteuil d’Alexandre Cabanel.

1900 : Président du jury du Salon.

1903 : il est distingué Commandeur de la Légion d’honneur. Il participe une dernière fois au Salon avec la Nymphe endormie et La Religieuse.

1905 : décès le 23 juillet à Paris. Sans femme ni enfant, Henner a institué son neveu, Jules Henner comme héritier.

1906 : ouverture de la salle Henner au Petit Palis grâce à une donation de Jules Henner.

1913 : décès de Jules Henner. Marie, sa veuve, prend en charge la collection de peinture et complète l’inventaire des œuvres commencé par son mari.

1922 : Marie Henner-Dujardin achète l’immeuble situé 43, rue de Villiers à Paris, ancienne maison-atelier du peintre Guillaume Dubufe, pour en faire un musée.

19 juin 1923 : acte de donation à l’Etat français comprenant le bâtiment et une collection de 440 peintures ainsi que des meubles, objets et documents provenant de l’atelier de Jean-Jacques Henner. La donation exige que le musée soit exclusivement consacré au peintre.

8 mars 1924 : ouverture du musée au public après son inauguration par le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts. Le peintre Many Benner en est le premier conservateur.

2008-2009 : importante campagne de rénovation du musée : remise en couleur des salles d’exposition pour se rapprocher des couleurs d’origine, réouverture de la salle à manger, proposition d’un nouveau parcours de visite.

2014-2016 : dernière campagne de travaux du musée, avec aménagement de l’accueil, du sous-sol, création de réserves, rénovation du salon aux colonnes et du jardin d’hiver avec la réinstallation d’une verrière.


À lire pour aller plus loin :

Isabelle de Lannoy, Musée national Jean-Jacques Henner. Catalogue des peintures, 2è version revue et augmentée, Paris, Réunion des musées nationaux, 2003.

Isabelle de Lannoy, Jean-Jacques Henner, Catalogue raisonné des peintures, 2 volumes. Londres, 2008.

Collectif, Musée national Jean-Jacques Henner : De la maison d'artiste au musée, Paris, Coédition Somogy/Musée national Jean-Jacques Henner, 2016.

Claire Bessède, Musée national Jean-Jacques Henner : guide de visite, 2e édition, Paris, Artlys, 2016.

Numéro spécial de la revue Saison d’Alsace « Jean-Jacques Henner. Un maître alsacien », Hors-série octobre 2021.

Catalogues d’exposition :

Jean-Jacques Henner : face à l’impressionnisme, le dernier des romantiques, Coédition Paris Musées / RMN, Paris, musée de la Vie Romantique, 2007-2008.

Sensualité et spiritualité : à la recherche de l’absolu : Jean-Jacques Henner, Paul Baudry, Léon Bonnat, Eugène Carrière, Alphonse Legros, Gustave Moreau, Pierre Puvis de Chavannes, Théodule Ribot, Coédition Gourcuff Gradenigo/Musée national Jean-Jacques Henner, Paris, musée national Jean-Jacques Henner, 2012.

Roux ! L’obsession de la rousseur, Coédition Seuil/Musée national Jean-Jacques Henner, Paris, musée national Jean-Jacques Henner, 2019.