Georges Scott: illustrer la Grande Guerre
Dans l'univers des peintres de la "Revanche", après avoir évoqué les deux hérauts fondateurs Detaille et de Neuville, qui ont contribué à conjurer la défaite de 1870 en terreau d'un nouvel élan populaire patriotique, voici Georges Scott.
Pour tous les Français de l'époque de la Grande Guerre, il est l'illustrateur par excellence: peintre par formation, il est surtout un reporter dont les dessins et les aquarelles ont peuplé les pages du mythique hebdomadaire L'Illustration.
Déjà très populaire avant-guerre pour ses compositions de voyage, d'événements militaires mais aussi sportifs, sa notoriété et son art culminent avec l'entrée en guerre. Il signe la première une du magazine après la déclaration de guerre, avec son fameux "On ne passe pas !", qui donne le ton de l'opinion pour de nombreuses années.
Nous verrons comment cet artiste infatigable et humble a accompagné le moral et l'information des Français, alternant les sujets exaltant le patriotisme du quotidien et la représentation la plus naturaliste des réalités de la guerre moderne.
Aujourd'hui lui aussi oublié (à tel point qu'il n'en existe aucune biographie ni catalogue), Georges Scott est le dernier grand illustrateur de presse, avant que la photographie devienne de fait la compagne exclusive du journalisme.
Votre conférencier :
Licencié en Histoire, diplômé d'HEC et de d’Études politiques, officier de réserve, Jean Richardin est passionné par l'époque napoléonienne, l'histoire militaire et l'antiquité romaine, auxquelles il consacre de nombreuses conférences.
Les dates à retenir :
8 juin 1873 : naissance de Georges Bertin dit Scott de Plagnolles.
19 mars 1892 : premier dessin dans l'Illustration (La catastrophe d’Anderlues).
1912-1913 : correspondant de guerre dans les Balkans.
8 août 1914 : une de L'Illustration "On ne passe pas!".
1916 : peintre aux armées.
1926 : portrait officiel de Mussolini.
30 décembre 1939 : derniers dessins dans l'Illustration (L’équipage d’un bombardier avant le départ).
1943 : mort de Georges Scott.
À lire pour aller plus loin :
En l'absence de toute publication, on pourra se plonger dans les numéros de l'Illustration de 1892 à 1939.