Les jardins du château de Versailles

Image représentant la conférence  Les jardins du château de Versailles

Du relais de chasse de Louis XIII au somptueux château de Louis XIV, la ville de Versailles s’est vue profondément modifiée par la construction de ce palais ouvrant sur des jardins admirables. En 1661, Louis XIV charge André Le Nôtre de la création et de l’aménagement des jardins de Versailles qui, à ses yeux, sont aussi importants que le château lui-même. Les travaux sont entrepris en même temps que ceux du palais et durent une quarantaine d’années. Aux côtés de Le Nôtre œuvreront également l’architecte Hardouin-Mansart ou le peintre Le Brun, sous l’étroit contrôle du roi.

Flanquant le château sur trois côtés, les jardins sont marqués par un axe est-ouest définissant la grande perspective. Bois et marécages sont remplacés, au prix d’un travail gigantesque, par une nature dominée, comme l’illustrent les nombreuses topiaires prolongeant avec grâce le classicisme des façades.

Ces jardins à la française sont ponctués de nombreux parterres et de fontaines, dont l’alimentation a représenté un véritable défi technique. Du bassin de Latone au bassin d’Apollon, c’est toujours la figure du roi Soleil qui se révèle à travers les sculptures. L’eau devient un ornement privilégié et le Grand Canal, long de 1,6 km, se prête à différentes activités. Des allées secondaires mènent à des bosquets comme celui de la Salle de bal, dont la cascade en hémicycle forme un décor singulier.

Sous Louis XVI, ce sont les jardins du domaine de Trianon qui auront les faveurs de Marie-Antoinette. Véritable refuge pour la souveraine, le Petit Trianon ouvre sur une nature évoquant les écrits de Rousseau. Le Belvédère à l’antique lui permet d’admirer la nature en prenant son petit déjeuner face à un étang. La reine fait réaménager les jardins à l’anglaise puis, en 1782, elle confie à Richard Mique la construction du Hameau de la Reine. Ses chaumières rustiques pourvues de charmants jardinets lui donneront l’illusion d’une vie à la campagne, loin des pesanteurs de la cour.

Les jardins du château ont également servi d’écrin à de nombreuses reprises pour des œuvres d’art contemporain entrant en résonance avec leur histoire. Joana Vasconcelos, Anish Kapoor, Jeff Koons, Olafur Eliasson, ou plus récemment les Lalanne, montrent qu’au-delà des polémiques, cette confrontation entre passé et présent est d’une grande richesse. Elle permet de redécouvrir la beauté de ces jardins d’exception, admirés par le monde entier.


Votre conférencière :

Anne Vuillemard-Jenn est docteur en histoire de l’art, enseignante et chercheur indépendant. Membre du Groupe de Recherches sur la Peinture Murale, elle poursuit des recherches sur la polychromie architecturale et la peinture monumentale.


Les dates à retenir :

1661 : Louis XIV charge André Le Nôtre de la conception des jardins.

1665 : le Nôtre conçoit un labyrinthe aujourd’hui disparu.

1668-1671 : construction du Grand Canal.

168-1685 : construction de la Machine de Marly pour alimenter les jardins en eau.

1681-1683 : construction du Bosquet des Rocailles ou Salle de Bal.

1684-86 : l’Orangerie est construite par Hardouin-Mansart.

1777 : construction du jardin anglais.

1782-1783 : construction du Hameau de la Reine.

1906 : classement Monument historique.

1999 : une tempête entraîne les pires dégâts de l’histoire des jardins de Versailles.


A lire pour aller plus loin :

Jean-Pierre Babelon, Jean-Baptiste Leroux, Le Nôtre, Imprimerie nationale éditions, 2013.

Christian Duvernois, Trianon : le domaine privé de Marie-Antoinette, Actes Sud, 2008.

Dominique Garrigues, Jardins et jardiniers de Versailles au Grand Siècle, Seyssel, Champ Vallon, coll. « Époques », 2001.

Simone Hoog, Louis XIV: Manière de montrer les jardins de Versailles, Paris, Éditions de la Réunion des musées nationaux, 1982.


A regarder pour aller plus loin :

Des jardins aux châteaux de Trianon.


Visioconférence en VOD

Anne Vuillemard
02_Histoire de l’art