L'acropole d'Athènes et son musée

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Exemple incontournable de ville grecque antique, Athènes constitue en réalité un établissement hors normes à bien des égards et en premier lieu pour l’exceptionnel développement architectural de son acropole. La capitale de l’Attique s’est déployée depuis l’époque géométrique (IXe-VIIIe s.) autour du rocher consacré à Athéna, la divinité polïade, dans un ensemble de quartiers d’habitations dotés également d’installations artisanales, de nécropoles et d’autres sanctuaires (Asclépios, Zeus Olympien, Héphaïstos et Athéna Ergane, etc.) jusqu’au Pirée, le quartier portuaire construit autour des ports de Kantharos, Mounichia, Zéa et Phalère. Au cœur de cette ville étendue et en évolution constante, l’Acropole a toujours joué un rôle de premier plan en tant que sanctuaire principal dédié à la déesse de la sagesse qui devait protéger Athènes et ses habitants. Déjà dotée d’importants monuments à l’époque archaïque, dont témoignent les vestiges d’imposants frontons ornés de bêtes féroces et de monstres, l’Acropole a accueilli à partir de la seconde moitié du Ve s. les extraordinaires édifices voulus par Périclès (ca. 495-429) pour représenter la puissance de la ville non seulement d’un point de vue militaire et politique, mais également culturel. Le Parthénon, les Propylées, le petit temple d’Athéna Nikè et l’Éréchtheion constituent l’essence même de l’esprit classique dans un foisonnement d’éléments architecturaux et sculptés d’un niveau artistique inégalé.

Depuis 2009 l’inauguration du nouveau musée de l’Acropole, bâtiment à l’architecture moderne et fonctionnelle installé juste au pied du rocher sacré, permet une immersion totale dans le panorama artistique de ce site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le visiteur peut observer de près les sculptures encore sur place et les autres vestiges (vases, figurines, bronzes, etc.) découverts lors des fouilles commencées au lendemain de l’indépendance de la Grèce (1830) sur le rocher et ses pentes nord et sud. La mise en place de larges baies vitrées au dernier étage du musée permet de visualiser en même temps le rocher sacré et ses monuments dans une vue d’ensemble absolument remarquable.


Votre conférencière :

Professeur d’archéologie grecque à l’Université de Strasbourg et membre de l’UMR 7044 Archimède depuis 2003, Daniela Lefevre-Novaro est ancien membre de la Scuola Archeologica Italiana di Atene et, après avoir fouillé les sites minoens de Phaistos et Haghia Triada, dirige actuellement la fouille de l’agora de Dréros (Crète). Ses spécialités sont l’archéologie du paysage, la protohistoire égéenne (civilisations minoenne et mycénienne), l’histoire et l’archéologie de la religion grecque, l’archéologie et l’histoire de la Grèce archaïque.


Les dates à retenir :

IXème - VIIIème siècles : développement de la polis d’Athènes.

561-528 : tyrannie des Pisistratides à Athènes.

508/7 : réformes isonomiques de Clisthène à Athènes.

454 : transfert du trésor de la Ligue attico-délienne à Athènes.

Seconde moitié du Vème siècle : aménagement de l’acropole voulu par Périclès.

Ca. 495-429 : naissance et mort de Périclès.

20 juin 2009 : inauguration du nouveau musée de l’acropole.


À lire pour aller plus loin :

Pausanias, Guide de la Grèce. Livre I : l'Attique, éditions Les Belles Lettres, 1992.

Joëlle Bertrand, Michèle Brunet, Les Athéniens. À la recherche d'un destin, Paris 1993, Armand Colin.

Roland Etienne, Athènes, espaces urbains et histoire, Paris 2004, Hachette Supérieur.

Bernard Holtzmann, L'Acropole d'Athènes, Paris 2003.

Claude Mossé, Histoire d'une démocratie : Athènes, Paris 1971, Éditions du Seuil.

Anne Queyrel, Athènes. La cité archaïque et classique, Paris 2003, éditions Picard.