Edouard Manet et la modernité s'imposa

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On dit d’Edouard Manet qu’il fut le Père de la modernité. En effet, la peinture lui doit quelques-uns de ses plus beaux morceaux et l’histoire de l’art quelques scandales retentissants. En une vingtaine d’années, il précipita la peinture dans l’ère moderne, en affirmant une expression picturale audacieuse, directe et néanmoins subtile et raffinée. S’il se détournait de la sécheresse et de la rigidité de l’académisme, il n’en visa pas moins les honneurs et n’eut de cesse de faire reconnaître son travail par les tenants de l’art officiel. Comme tout novateur, son parcours fut jalonné de refus et d’insistances, de détracteurs virulents et d’amis inconditionnels, de tentatives et de réussites.

Par ses ambitions artistiques et ses recherches, Edouard Manet fut un homme de son temps et son parcours nous permettra de revenir sur quelques temps forts de la création au 19e siècle.


Votre conférencière :

Nathalie Douay est historienne de l'art et conférencière nationale.


Les dates à retenir :

1832. Naissance d’Edouard Manet à Paris le 23 janvier, fils d’Auguste, haut-fonctionnaire au ministère de la Justice et d’Eugénie Désirée, fille de diplomate.

1850. Manet entre dans l’atelier de peinture de Thomas Couture (1815-1879) pour 6 ans. Il complète sa formation artistique par des copies au Louvre et la visite de musées lors de ses séjours en Hollande, en Allemagne, en Italie et en Espagne.

1861. Manet expose 2 toiles au Salon, Le Chanteur espagnol (1860, MoMA) et le Portrait de M. et Mme Manet (1860, musée d’Orsay).

1863. Le Déjeuner sur l’herbe (1862, musée d’Orsay) fait scandale au Salon des Refusés. Il peint Olympia (1863, musée d’Orsay) qui offusquera ce même salon en 1865.

1867. Exclu de l’Exposition Universelle de Paris, Manet organise sa propre rétrospective en présentant une cinquantaine de ses toiles dans un pavillon particulier.

1869. Le Balcon (1869, musée d’Orsay) et le Déjeuner dans l’atelier (1868, Neue Pinakotheck Munich) sont présentés au Salon. Cette année-là, il réalise ses premiers tableaux en plein air.

1870. Henri Fantin-Latour (1836-1904) le consacre ‘Père de la modernité’ par son tableau Un atelier aux Batignolles (1870, musée d’Orsay).

1875. L’acceptation de ses tableaux à un Salon annuel n’empêche pas que d’autres soient refusés les années suivantes. Ainsi s’il expose Argenteuil (1874, musée des BA de Tournai) au Salon de 1875, Nana (1877, Kunsthalle de Hambourg) est rudement exclue de celui de 1877. Ses controverses et son art lui valent d’être reconnu ; la presse fait de lui le chef de file des Impressionnistes.

1881. Ses envois au Salon sont récompensés d’une médaille de deuxième classe et son ami Antonin Proust, devenu ministre des Beaux-arts, le fait nommer chevalier de la Légion d’honneur.

1883. Edouard Manet meurt le 30 avril à Paris à 51 ans, d’une ataxie dont il souffre depuis quelques années. Il est enterré au cimetière de Passy.


À lire pour aller plus loin :

Théodore Duret, Histoire de Édouard Manet et de son œuvre, (Ed. 1906), Éditions Hachette BNF, 2017

Antonin Proust, Édouard Manet souvenirs, réédité par L’Échoppe, 1990

Denis Rouart, Daniel Wildenstein, Catalogue raisonné d’Edouard Manet, La Bibliothèque des arts, 1975

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NC
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