Le grand sphinx de Gizeh : un roi oublié, un dieu méconnu et un symbole de l’Égypte ancienne
En Égypte, sur le plateau de Gizeh, une sculpture rupestre colossale fait parfois de l'ombre à la pyramide de Khéops. Il s'agit du grand sphinx de Gizeh, que les Égyptiens aujourd'hui appellent 'Abu el-Hol', le "Père la-terreur". Taillé dans le calcaire du désert, ses dimensions en font la plus grande sculpture d’Égypte. Représentation du roi, représentation d'un dieu, puis cible de la haine religieuse au Moyen-Âge, il disparait à de nombreuses reprises dans les sables du désert, donnant alors l'occasion à ses sauveurs de s'auto-féliciter du travail accompli pour le dégager.
Depuis le XXème siècle, il fait aussi l'objet de nombreuses théories "alternatives" tout autant sur sa création que sa datation, reposant sur ces questions : Pourquoi la tête est-elle plus petite ? Comment les Égyptiens ont-ils créé une telle œuvre avec l’outillage et les techniques de l'époque ? Pourquoi des recherches ont-elles montré la présence d'espaces creux sous les pattes du sphinx ? Comment comprendre les traces d'érosion verticale ?
Sans négliger d'apporter des réponses scientifiques à ces interrogations, les égyptologues s'intéressent à bien d'autres aspects du sphinx de Giza, de sa datation précise - à quel pharaon l'attribuer ? - aux raisons de sa création, en passant par l'évolution de ce qu'il représentait pour les Égyptiens, et les techniques pour le réaliser.
Votre conférencière :
Charlotte Lejeune est égyptologue, auteure de nombreuses publications scientifiques et a participé à plusieurs missions archéologiques en Égypte. Arrivée à l'art par une formation en histoire à l'université, elle est conférencière nationale diplômée d’État depuis 2008, et chargée de visites à l’Office du Tourisme de Lyon après de nombreuses années à Paris.
À lire pour aller plus loin :
Christiane Zivie-Coche, 1997, Sphinx ! Le Père la terreur. Histoire d’une statue, Noêsis, Paris.
Eugène Warmenbol, 2006, Sphinx: les gardiens de l'Égypte, Fonds Mercator, Bruxelles.