Fragonard, joie et douceur
« Il semblait peindre avec la palette du rêve ». Les Goncourt. Je vous invite à découvrir l’œuvre de Jean-Honoré Fragonard, peintre de la volupté du grand XIIIème siècle. Nous reviendrons sur sa longue carrière ainsi que sur ses œuvres que nous analyserons. Cet artiste est en tout point exceptionnel. Il sut retranscrire l’esprit d’ouverture de son époque. Dans ses tableaux passent les idées nouvelles, des personnages remarquables et des inspirations pour la nature et l’amour.
Que ses tableaux soient fait de fêtes, de pastorales ou mythologiques, ils reflètent tous cette aspiration à la joie et la douceur. Créateur de grands formats historiques, il se détourna pour des raisons financières de ce genre noble pour se rapprocher du genre pictural plus léger de son maître François Boucher. Ses compositions très prisées par les collectionneurs montrent des scènes galantes inspirées des pastorales. Il créa des scènes amusantes, portées sur la fantaisie et l’illusion. Son coup de pinceau novateur était particulièrement adapté à ses compositions claires et lyriques et apprécié de ses clients.
La redécouverte des antiques et surtout la lecture du grand théorie Winckelmann bouleversa une première fois son monde en 1771. Les gouts changèrent en cette fin du siècle des Lumières et la commande rejetée d’une maîtresse royale défit la notoriété du peintre.
Entre chute de la monarchie et avènement d’un nouveau monde, Fragonard vit son univers changer. Le peintre du mouvement et de la grâce fut stoppé par les temps nouveaux et se retira à Grasse, sa cité natale. Pourtant, admiré et reconnu par tous, il fut rappelé une dernière fois par un ancien élève pour de hautes fonctions de protection du patrimoine. Cette conférence sera aussi l’occasion d’évoquer sa famille qui comporte bien des artistes.
Votre conférencière :
Anaëlle Charoin est conférencière nationale et historienne de l'art diplômée de l'Ecole du Louvre. Elle vit et travaille à Lyon.
Les dates à retenir :
1732 : naissance à Grasse.
1748-1752 : formation auprès de Jean-Baptiste Chardin puis de François Boucher
1752 : lauréat au concours du prix de Rome.
1756-1761 : premier séjour italien, réalisation de ses plus beaux paysages.
1765 : agréé à l’Académie avec Corésus et Callirhoé.
1767 : commande des Hasard heureux de l’escarpolette.
1769 : mariage avec Marie-Anne Gérard (1745-1823).
1771 : commande Du Barry pour Louveciennes.
1777 : le verrou.
1806 : décès à Paris.
A lire pour aller plus loin :
Colin B. Bailey, Philip Conisbee, Thomas W. Gaehtgens, Au temps de Watteau, Chardin, Fragonard : chefs d’oeuvre de la peinture de genre en France au XVIIIe siècle, Renaissance du livre, 2003.
Fragonard amoureux, galant et libertin, catalogue de l’exposition du musée du Luxembourg, Paris, 16 septembre 2015 au 24 janvier 2016, Flammarion, 2015.
De Watteau à Fragonard, les fêtes galantes, musée Jacquemart-André, Paris (14 mars - 21 juillet 2014), fonds Mercator, 2014.
Sophie Chauveau, Fragonard, L’invention du bonheur, Télémaque, 2011.