Archéologie de l’internement au cours de la Seconde Guerre mondiale

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Les traces matérielles de l’internement constituent l’un des principaux champs d’étude de l’archéologie du monde contemporain, spécifiquement de la Seconde Guerre mondiale. Après que l’orée du XXème siècle a vu naître le concept de camp de concentration dans les colonies africaines britanniques et allemandes, les deux guerres mondiales ont vu la multiplication des lieux d’internement sur le continent européen. Le phénomène atteint son paroxysme sous le régime nazi qui, dès 1933, conçoit un vaste système concentrationnaire voué au contrôle des peuples et à la répression. Les autres nations ont également développé des structures d’internement spécifiques, du goulag soviétique aux camps nord-américains pour les citoyens d’origine japonaise. Au total, plus de 40 000 camps de regroupement, de transit, de prisonniers ont été érigés partout à travers le monde de 1939 à 1945. Beaucoup de ces camps sont tombés dans l’oubli ou ont été détruits après-guerre. En France ou ailleurs, ce qu’il subsiste de ce patrimoine sensible fait désormais l’objet de mesures de protection et d’étude. L’archéologie intervient ainsi régulièrement sur de tels sites depuis les années 1980, en Europe ou en Amérique du nord. À l’occasion de cette conférence sera présentée l’actualité de ces recherches, en France, outre-Rhin et à travers le monde.

© Crédit photo : Archives nationales


Votre conférencier :

Vincent Carpentier est archéologue à l’institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), docteur en histoire et archéologie et membre du Centre Michel de Bouärd de l’Université de Caen. Parmi les premiers archéologues français à avoir étudié et fouillé les vestiges de la Seconde Guerre mondiale, notamment sur le théâtre du débarquement et de la bataille de Normandie, il a cosigné en 2014 un ouvrage novateur sur ce thème et organisé en 2019, au Mémorial de Caen, un colloque international sur l’archéologie des conflits contemporains (à paraître en 2024). Il est aussi l’auteur de la première synthèse internationale dédiée à cette recherche émergente, Pour une archéologie de la Seconde Guerre mondiale, parue en 2022 aux éditions de La Découverte.