Murillo, peintre sévillan du siècle d'Or
Bartolomé Esteban Murillo est l’un des plus fameux représentants du Siècle d’or espagnol qui vit s’épanouir la grande peinture religieuse au contact des réformes du Concile de Trente. Ses retables sont empreints de cette nouvelle piété stimulée par les congrégations s’installant à Séville. Réalisme, lisibilité, compassion deviennent les maîtres-mots de cette peinture sacrée repensée pour être un support de dévotion aux accents didactiques. Murillo s’exprime particulièrement dans ses images de la Vierge, créant un nouveau type de Madone influencée par la douceur et le clair-obscur de son contemporain Zurbaran.
Chef de file de l’école de Séville, il participe à l’essor de cette ville alors considérée comme le second centre artistique et économique après Madrid. Il fonde l’académie des Beaux-arts sévillan en 1660, engageant la cité dans une rivalité avec Madrid. Ses commandes auprès des grands couvents et centres religieux se multiplient à cette période.
Ses peintures de genre sont elles-aussi pleines de charmes, dégageant une douceur et une grâce qui bien des siècles après opèrent encore. Son attrait pour la peinture flamande et l’œuvre de Van Dyck en particulier se manifeste dans ses représentations de contemporains vacant à des occupations intimes et triviales qui sous son pinceau deviennent éternelles. Murillo sut créer une image de cette société sévillane à l’époque en pleine transformation. Le Concile de Trente n’est jamais bien loin dans la création de ces peintures.
La renommée de Murillo durera jusqu’à la fin du XVIIIème siècle grâce notamment au goût anglais. Tombé peu à peu dans l’oubli les œuvres de Murillo reviennent à la vie pour nous émouvoir à nouveau.
Votre conférencière :
Anaëlle Charoin est conférencière nationale et historienne de l'art diplômée de l'Ecole du Louvre. Elle vit et travaille à Lyon.
Les dates à retenir :
1598-1664 : Francisco Zurbaran.
1599-1660 : Vélasquez.
1617-1682 : Bartolomeo Esteban Murillo.
1642-1646 : commande de 11 tableaux pour le couvent franciscain de Séville.
1658 : présence à Madrid.
1665 : commande pour les Capucins de Séville.
À lire pour aller plus loin :
Tout l'œuvre peint de Murillo (Les Classiques de l'art), Flammarion, 1980.
Théophile Gauthier, Murillo, le peintre de Séville, Casimiro, 2017.
Murillo y los Capuchinos Catalogue de l'exposition "Murillo et les Capucins de Séville", musée des Beaux-Arts de Séville (28 novembre 2017 - 1er avril 2018).
Murillo, peintre de la douceur, Dossier de l’art n°115.