La religion en Grèce antique

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Dans l’Antiquité, l’existence des hommes et des femmes grecs était profondément imprégnée de religiosité. Tout en n’ayant ni livre sacré ni dogme, les Grecs cohabitaient quotidiennement avec de nombreuses divinités et les appelaient à les protéger dans toute circonstance, en paix comme en guerre. La diffusion des sanctuaires dans les cités et dans les territoires montre à quel point la vie religieuse était active et caractérisée par d’innombrables rituels et festivités qui étaient appelés à rythmer les activités des Grecs dans tous les domaines : politique, économique et sociale.

La religion grecque étant un sujet très vaste, nous aborderons dans un premier temps les caractéristiques générales du panthéon et des divinités olympiennes et chthoniennes. Les mythes grecs constituent en effet une source d’informations fondamentales pour la connaissance du développement de la religion grecque au fil des siècles. Ensuite nous concentrerons notre attention sur les aspects matériels des cérémonies et sur les rituels, en particulier sur le sacrifice et son rôle au sein de la cité, abondamment attestés par les données archéologiques, mais également par les sources écrites parmi lesquelles figurent au premier plan les poèmes homériques et les œuvres d’Hésiode. Ces ouvrages représentent en effet une tentative d’organiser des croyances religieuses foisonnantes et souvent spécifiques de chaque région de la Grèce : les mythes grecs présentent d’innombrables variantes locales, souvent contradictoires.

Nous terminerons notre propos par l’analyse des sanctuaires panhelléniques qui ont joué un rôle fondamental à travers l’organisation des concours panhelléniques. Ces cérémonies ont été fondamentales dans la création de la conscience collective du peuple grec, puisque grâce à la trêve sacrée elles parvenaient à faire taire pendant quelques semaines les nombreuses hostilités entre cités pour permettre aux athlètes provenant de toutes les régions de la Grèce de rejoindre les sanctuaires et participer aux compétitions sportives.


Votre conférencière :

Professeur d’archéologie grecque à l’Université de Strasbourg et membre de l’UMR 7044 Archimède depuis 2003, Daniela Lefevre-Novaro est ancien membre de la Scuola Archeologica Italiana di Atene et, après avoir fouillé les sites minoens de Phaistos et Haghia Triada, dirige actuellement la fouille de l’agora de Dréros (Crète). Ses spécialités sont l’archéologie du paysage, la protohistoire égéenne (civilisations minoenne et mycénienne), l’histoire et l’archéologie de la religion grecque, l’archéologie et l’histoire de la Grèce archaïque.


Les dates à retenir :

IXe-VIIIe s. : composition des poèmes homériques, développement des principaux sanctuaires grecs.

VIIIe s. : naissance des poleis grecques.

776 : date conventionnelle de la première célébration des concours à Olympie.

VIIe s. : Hésiode compose la Théogonie.

586 : date conventionnelle de la première célébration des concours pythiques à Delphes.

580 : date conventionnelle de la première célébration des concours à Isthmia.

573 : date conventionnelle de la première célébration des concours à Némée.


A lire pour aller plus loin :

Louise Bruit Zaidman, Pauline Schmitt-Pantel, La religion grecque, Armand Colin, Paris, 2017.

Marcel Detienne , Jean-Pierre Vernant, La cuisine du sacrifice en pays grec, Paris, Gallimard, 1979.

Timothy Gantz, Mythes de la Grèce archaïque, Belin, Paris, 2004.

Daniela Lefèvre-Novaro, « Les sacrifices de poissons dans les sanctuaires grecs de l'âge du fer », Kernos 23 (2010), p. 37-52.

Paul Veyne, Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ?, Éditions du Seuil, Paris, 1983.


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Daniela Lefevre
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