Les maîtresses et favorites royales
Maîtresses royales oui ! mais pas potiches ! Découvrons ensemble leurs histoires et la manière dont elles ont influencé les arts ... et les rois bien sûr. Cette conférence vous propose d’en dresser le portrait artistique.
Les favorites royales se distinguent des petites maîtresses des rois. Elle ont su acquérir du pouvoir, se rendre indispensable auprès des souverains et favoriser ainsi l’essor de leur famille. Dans le domaine des arts, elles eurent un rôle prépondérant, de conseil auprès du roi, de muse pour les artistes ou bien de mécène dans des univers différents, la mode, le mobilier, l’architecture ou même l’art de la céramique. La première maîtresse royale à s’être fait un nom et une postérité est Agnès Sorel. Nous verrons son lien familial avec Diane de Poitiers et la manière dont ces deux favorites usèrent de leur influence dans le domaine des arts.
Diane de Poitiers fit appel au grand architecte d’origine lyonnaise, Philibert Delorme, elle associa à son prénom mythologique un ensemble décoratif présent au sein de son château d’Anet, en Eure et Loire et favorisa les arts de la grande Renaissance. Les habitants de « Dianet » suivant le jeu de mots de Ronsard cultivent encore de nos jours le souvenir de cette belle dame. Après Diane, de nombreuses maîtresses royales passèrent dans la vie des rois, en particulier Henri IV. Gabrielle d’Estrées, celle qui fut la « presque reine » est à l’origine d’un type de portrait fort audacieux et peu vêtu…
Le petit-fils d’Henri IV, Louis XIV eut de nombreuses maîtresses qui jouèrent un rôle de conseillère dans le domaine des arts et qui remplacèrent la reine dans la charge d’organisatrice de bals et de spectacles. Louise de la Vallière, la Montespan furent parmi celles qui se distinguèrent. Madame de Maintenon, dernière favorite royale eut elle un destin bien particulier. La fondatrice de l’établissement de Saint Cyr pour jeunes filles pauvres de la noblesse, épousa le souverain au soir de son existence et transforma les arts.
Ces femmes furent toutes issues de la haute noblesse, il faudra attendre Louis XV pour que les maîtresses royales soient issues du peuple. D’Antoinette Poisson à Jeanne Bécu, elles surent se faire une place dans une société marquée par les contraintes de classes sociales devenant ainsi Mesdames de Pompadour et de Berry. Le château de Versailles conserve dans ses étages secrets le souvenir du passage de ces deux femmes qui furent chacune à leur manière des muses pour les artistes et les gens de lettres.
Ce statut de favorite royale est bien particulier, ces femmes existent en dehors des contraintes et règles féminines de leur époque ce qui leur permis de s’exprimer dans le domaine des arts et de la politique, plus qu’autre autre femme de leur temps. Ambitieuses et fortes, elles marquèrent de leur empreinte le règne des souverains et l’histoire de l’art.
Votre conférencière :
Anaëlle Charoin est conférencière nationale et historienne de l'art diplômée de l’École du Louvre. Elle vit et travaille à Lyon.
Les dates à retenir :
9 février 1450 : décès d’Agnès Sorel.
1422-1461 : règne de Charles VII.
10 juillet 1559 : décès de Henri II.
10 avril 1599 : décès de Gabrielle d’Estrées.
9 octobre 1683 : mariage secret entre Louis XIV et Madame de Montespan.
1715 : mort de Louis XIV.
1745 : rencontre entre Madame de Pompadour et Louis XV.
15 avril 1764 : décès de Madame de Pompadour.
1773 : refus de Madame du Barry des tableaux des Fragonard.
8 décembre 1793 : décès de Madame du Barry.