Bâle au temps du Concile : un laboratoire de l’Europe nouvelle

Le Concile œcuménique de Bâle (1431-1448) est le berceau de l’Europe moderne. Jamais celle-ci n’avait connu un tel rassemblement de têtes pensantes pendant une aussi longue durée. Les pères conciliaires proclament la libertas dicendi, la liberté de débattre sans entraves, y compris avec les hérétiques de Bohême, déposent le pape Eugène IV pour le remplacer par Félix V, l’ancien duc de Savoie Amédée VIII, et entament le chantier de la réforme de l’Eglise.

Ce « congrès européen » dépasse largement le domaine religieux. C’est une pépinière de l’humanisme en même temps qu’une « foire aux livres » sans précédent. Ses retombées s’observent aussi bien sur le plan politique que dans son environnement économique. La révolution de l’imprimerie, la déferlante des images, la floraison des études inaugurent une ère nouvelle, celle des médias.

Ce n’est pas par hasard qu’Erasme de Rotterdam et Hans Holbein vont se fixer à Bâle au moment décisif de la réforme, dans les années 1520.

Votre conférencier :

Spécialisé dans l'histoire médiévale, plus précisément dans celle du Bas Moyen Âge et ses prolongements, Georges Bischoff est également reconnu pour ses travaux sur l'histoire de l'Alsace.

Les dates à retenir :

1225 : construction du pont du Rhin.

1356 : tremblement de terre.

1419 : affermissement du pouvoir municipal.

1424 : Bâle choisi pour le prochain concile.

1431 (23/7) : ouverture du concile.

1432 ; arrivée d’Aenea Silvio Piccolomini (présent par intermittence jusqu’en 1442).

1433-1434 : séjour de Sigismond de Luxembourg.

1439 : élection de l’antipape Félix V.

1444 : Bataille de Saint-Jacques-sur-la-Birse aux portes de Bâle.

1446-1449 : guerre contre la noblesse autrichienne.

1448 (15/6) : dernière session du concile transféré à Lausanne.

1460 : fondation de l’Université de Bâle.

1474-1477 : guerres de Bourgogne.

1501 : Bâle rejoint les Confédérés suisses.

À lire pour aller plus loin :

Alfred Bechtold, Bâle et l’Europe, une histoire culturelle, Lausanne, 1990.

Stephen Greenblatt, Quattrocento, Paris, Flammarion, 2013.