La vie des formes selon Hans Arp

Image représentant la conférence  La vie des formes selon Hans Arp
02_Histoire de l’art

« Au réveil, j’ai trouvé sur ma selle de sculpteur une petite forme espiègle, éveillée et d’une certaine obésité, tel le ventre d’un luth. Il me semblait qu’elle évoquait un lutin. Je l’ai donc nommée ainsi. » C’est ainsi que Jean-Hans Arp commente sa création Forme de lutin (1949). L’artiste strasbourgeois, s’il fut peintre et sculpteur, s’illustra également comme un poète parmi les plus féconds du mouvement surréaliste du 20e siècle. Comme dans ses textes, ses peintures et ses sculptures, éloignent encore un peu plus la création artistique de la représentation : bientôt il n’y aura plus rien à comprendre et tout à ressentir. Arp ne veut plus reproduire mais seulement produire en s’en remettant à l’inspiration et au hasard.

Il accompagna ainsi les grandes innovations modernes, de Dada à l’abstraction, dans une recherche inlassable de dépassement des limites et des conventions.

Image : CC0 File : Pastor de Nubes o Formes de Lutin.JPG


Votre conférencière :

Nathalie Douay est historienne de l'art et conférencière nationale.


Les dates à retenir :

1886 : naissance à Strasbourg, dans l’Empire fédéral allemand, d’une mère alsacienne et d’un père allemand de Hans Arp.

Entre 1904 et 1908 : il étudie à l’École d’art de Weimar et à l’Académie Julian à Paris.

1910 : fondation avec Walter Helbig de Der Modern Bund [La Ligue moderne].

1912 : rencontre de Kandinsky. Arp collabore à l’Almanach du Blaue Reiter et expose avec les Delaunay, Le Fauconnier, Franz Marc et Paul Klee.

1916 : il participe à la fondation du Cabaret Voltaire qui donnera naissance au mouvement Dada.

1927 : première exposition personnelle à la Galerie Surréaliste, en France où il vit depuis 1925.

1929 : il adhère avec sa femme Sophie Taeuber à « Cercle-Carré », mouvement de l’abstraction pure fondé par Michel Seuphor et Joaquim Torres-Garcia. Avec elle, il adopte également la nationalité française et devient Jean Arp.

1931 : il rejoint le groupe « Abstraction Création » et continue à développer un vocabulaire singulier selon le thème du hasard.

1954 : il obtient le grand prix de la Biennale de Venise = consécration, reconnaissance

1966. Jean Arp meurt à Bâle où il s’est installé en 1959 avec sa seconde épouse, Marguerite Hagenbach. La même année, Gallimard publie ses écrits qu’il avait lui-même rassemblés.


A lire pour aller plus loin :

Jean-Hans Arp a écrit de nombreux recueils de poèmes ; nous suggérons à titre d’exemple Le siège de l’air. Poèmes 1915-1945, avec 8 duo-dessins par Jean Arp et Sophie Taeuber-Arp, Collection Le Quadrangle, 1946.

Arp, L’invention de la forme, catalogue de l’exposition au Palais des Beaux-arts de Bruxelles, 2004.

Art is Arp. Dessins, collages, reliefs, sculpture, poésie, éditions des Musées de la ville de Strasbourg, 2008.

Dada, catalogue du Centre Pompidou, 2005.



mardi 29 mars 2022 à 10:00

Nathalie Douay

Formulaire d'inscription