De Constantin à Théodose : la conquête du pouvoir

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Quatrième et dernière séance du cycle " la naissance du christianisme".

Le IVème siècle après J.-C. est celui qui porte le christianisme aux plus hautes sphères du pouvoir. De religion encore persécutée sous le règne de Dioclétien (284 – 305), le christianisme est toléré, puis autorisé au titre de la liberté de culte individuelle de culte portée par l’édit de Milan en 313, pris conjointement par Constantin et Licinius, alors co-empereurs.

Le règne de Constantin marque un tournant dans l’histoire du christianisme. Si la conversion au christianisme de l’empereur en 312 n’est pas clairement établie, sa sensibilité et son intérêt personnel pour les questions de théologie chrétienne le poussent à organiser et présider le concile de Nicée en 325 et à se faire baptiser sur son lit de mort en 337.

Tous ses successeurs, à l’exception du dernier empereur de la dynastie constantinienne, Julien dit « l’Apostat » (361 – 363) sont désormais chrétiens et entendent marginaliser de plus en plus les manifestations des cultes païens. Dans les années 380 et 390, le processus paraît s’accélérer avec l’accession à la pourpre de Théodose, fervent chrétien d’obédience nicéenne.


Votre conférencière :

Docteure en Histoire, Alexandra Pierré-Caps est conférencière et enseignante en Histoire ancienne à l'Université de la Culture permanente (Nancy) et consultante dans le domaine de l'Histoire et du patrimoine.


Les dates à retenir :

272 après J.-C. : naissance à Naissus, aujourd’hui Niš au sud de l’actuelle Serbie du futur empereur Constantin, seul fils de Constance Chlore, officier militaire, et d’Hélène, future sainte des églises catholique et orthodoxe.

306 : Constance Chlore, devenu Auguste en 293, meurt. Ses armées proclament son fils Constantin Auguste.

312 après J.-C. : bataille du pont Milvius à Rome opposant Constantin à Maxence ; c’est durant cet épisode qu’a pu être placée la conversion présumée de Constantin au christianisme.

313 après J.-C. : édit dit « de tolérance » de Milan pris par Constantin et Licinius, co-empereurs. Les chrétiens obtiennent la liberté de culte. Persécuté quelques années auparavant encore, le christianisme est désormais autorisé.

325 après J.-C. : Constantin convoque le premier concile œcuménique du christianisme primitif à Nicée (Turquie actuelle), pour résoudre un certain nombre de questions dogmatiques.

337 après J.-C. : baptisé chrétien sur son lit de mort, Constantin meurt sans régler sa succession ; l’Empire est partagé entre ses trois fils restants, tous chrétiens. À partir de cette date, tous les empereurs romains lui succédant seront chrétiens, à l’exception de Julien dit « l’Apostat », qui règne entre 361 et 363 après J.-C.

379 après J.-C. : Théodose, fervent chrétien d’obédience nicéenne, accède à l’Empire.

380 après J.-C. : édit de Thessalonique pris par Théodose Ier ; Théodose ne fait pas exactement du christianisme la religion officielle de l’Empire, mais considère comme hérétiques toutes les croyances chrétiennes qui s’expriment hors du christianisme nicéen.

Début des années 380 : durcissement de la politique des empereurs chrétiens envers les cultes païens.

384 après J.-C. : affaire de l’Autel de la Victoire et des Vestales à Rome.

392 après J.-C. : interdiction de toute manifestation des cultes païens au sein de l'Empire.


À lire pour aller plus loin :

Polymnia Athanassiadi, La montée de l’intolérance dans l’Antiquité tardive, Paris, Les Belles Lettres, 2010.

André Chastagnol, L’évolution politique, sociale et économique du monde romain de Dioclétien à Julien. La mise en place du régime du Bas-Empire (284-363), Paris, SEDES, 1982.

Arnold Hugh Martin Jones, The Later Roman Empire (284-602). A Social, Economic and Administrative Survey, Oxford, B. Blackwell, 1964.

Bertrand Lançon, Théodose, Paris, Perrin, 2014.

Ramsay MacMullen, Christianisme et paganisme du IVe au VIIIe siècle, Paris, Perrin, 2011.

Bertrand Lançon, Tiphaine Moreau, Constantin : un Auguste chrétien, Paris, Armand Colin, 2012.

Robin Lane Fox, Païens et chrétiens : la religion et la vie religieuse dans l'Empire romain de la mort de Commode au concile de Nicée, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 1997.

Jules Maurice, Numismatique constantinienne, Paris, Ernest Leroux, 3 vol., 1908 – 1912.

Guy Stroumsa, La fin du sacrifice. Les mutations religieuses de l’Antiquité tardive, Paris, Collège de France, 2005.

Paul Veyne, Quand notre monde est devenu chrétien, Paris, Albin Michel, 2007.



mardi 3 octobre 2023 à 10:00

Alexandra Pierré-Caps

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