Initiation à l'art amérindien : la formline

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02_Histoire de l’art

L’attrait pour les nations amérindiennes reste souvent l’apanage de l’enfance. Pour bon nombre d’entre nous, la figure de l’Amérindien se résume à des images de cinéma entre les cow-boys et les Indiens sur fond de totems, de tipis et autres scalps. L’hostilité et la violence sont omniprésentes. Pour d’autres, plus sensibles aux questions de société, on évoquera les casinos, la prostitution ou la problématique des pensionnats pour Autochtones.

Ces clichés font peu de cas des nuances. Pourtant plusieurs centaines de nations amérindiennes ont développé entre autres : langues, cultures, organisations sociales complexes… sans oublier l’art.

Dans la multitude d’œuvres et d’objets du continent nord-américain, il n’est pas toujours évident de distinguer les œuvres appartenant à de véritables Nations amérindiennes de la décoration d’attrape-rêves. Pour cela, je vous propose une initiation via la Côté Nord-Ouest du Canada afin de vous familiariser avec une esthétique particulière : la formline. Celle-ci est principalement une combinaison de formes simples, présente dans tout l’art de cette région, notamment les « totems ».


Votre conférencière :

Véronique Almeida Cruz est diplômée en Histoire de l’Art et Archéologie (Université Libre de Bruxelles), ainsi qu’en Histoire (Université de Paris X-Nanterre). Elle a été chargée de missions et guide de musées, elle a également été assistante artistique pendant quelques années. À partir de 2010, elle devient professeur d’histoire de l’art dans plusieurs écoles d’enseignement supérieur (ArBA-ESA Bruxelles / Saint-Luc ESA Bruxelles) et de promotion sociale (Institut Paul Hankar - Bruxelles). Elle a présenté plusieurs cycles de conférences autour de l’art au sein des bibliothèques de Bruxelles. Véronique Almeida Cruz s’intéresse particulièrement à l’histoire du mobilier et aux arts non-européens.


Les dates à retenir :

Entre 30 000 et 15 000 av. J.C. : plusieurs hypothèses suggèrent des vagues de migration du nord-est de l’Asie, par les deux ponts terrestres et par bateau. Découverte dans la Grotte de Bluefish (Yukon), d’artefacts archéologiques irréfutables de l'occupation humaine (25 000 av. J.C.) et d’autres sites situé dans le Tanana River Valley (Alaska), Haida Gwaii (British Columbia), les lacs Vermilion (Alberta) et Debert (Nouvelle-Écosse).

Entre 10 000 et 2000 av. J.C. : des communautés sont présentes presque partout dans ce qui est maintenant le Canada.

Entre 2000 et 200 av. J.C. : mise en place de l’agriculture ainsi que de la sédentarisation, les groupes s’organisent et se hiérarchisent.

Vers 1000 ap. J. C. : les explorateurs nordiques rencontrent plusieurs communautés d’Amérindiens dans les régions de l'île de Baffin et Terre-Neuve et du Labrador. Ils échangent des biens, mais les contacts ne durent pas (violence et hostilité).

Vers 1500 : les premières estimations de comptage de la population autochtone au Canada sont réalisées : entre 200 000 et 500 000 habitants; toutefois, on pense actuellement que ce chiffre s’élèverait à 2,5 millions, avec entre 300 et 450 langues parlées.

À partir de 1600 : les connaissances et les technologies autochtones pour la chasse, le piégeage, les maladies permettent aux Européens de survivre et de s’adapter à la région et à son climat; le commerce des peaux de castors et des fourrures se développe. Les Colons établissent des alliances avec les peuples autochtones en fournissant notamment des armes et objets divers.

1615 : premières conversions d’Amérindiens.

Au cours des XVIIe et XVIIIe s. : propagation intentionnelle ou par inadvertance de plusieurs épidémies comme la tuberculose, la variole, etc. qui font des ravages dans les populations autochtones.

1791 : première attaque de la part de la Nation Haïda à l’encontre des Colons britanniques dans le contexte du commerce des fourrures.

1814 : le traité de Gand est ignoré ; pas de restitution des terres et de « tous les biens, droits et privilèges aux peuples autochtones touchés par la guerre ». De nombreux traités de protection des autochtones seront signés au cours du XIXe s. pour être aussitôt ignorés.

1876 : la « Loi sur les Indiens » est la principale loi qui permet au gouvernement fédéral d’administrer le statut d’Indien, les gouvernements locaux des Premières Nations et la gestion des terres de réserve, elles visent à éradiquer la culture des Premières Nations et à promouvoir l’assimilation de leurs membres dans la société eurocanadienne.

1951 : Révocation de la « Loi sur les Indiens ».

1960 : Droit de vote accordé aux Indiens.


À lire pour aller plus loin :

BERLO Janet C. et Ruth B. PHILLIPS, Amérique du Nord, Arts premiers, Albin Michel (Coll. "Terre indienne"), 2006.

BOAS Franz, L'Art primitif, Adam Biro, 2003.

FEEST Christian, La Civilisation des Indiens d'Amérique du Nord, Könemann, 2000.

PENNEY David W., Arts des Indiens d'Amérique du Nord, Éditions du Terrail, 1998.


lundi 15 août 2022 à 10:00

Véronique Almeida Cruz

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