Caravage (1571-1610) et les caravagesques

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02_Histoire de l’art

Retrouvé agonisant sur une plage de Toscane, après une vie d’errance, de fulgurances et de violence, Caravage s’éteint le 16 juillet 1610, sans avoir pu regagner Rome et tenter d’obtenir la grâce du Pape.

En moins de quarante ans, il a pourtant révolutionné la peinture de son temps. Grâce à son génie de la lumière et à ses modèles choisis parmi le peuple, il a su toucher les âmes sensibles, bouleversant dans le même temps des conventions picturales établies de longue date. Son érudition lui permet de travailler pour l’élite romaine.

À sa mort, le caravagisme gagne vite toute l’Europe. De la « Manfrediana Methodus » à l’école d’Utrecht en passant par les Bentvueghels et Georges de la Tour, la comète Caravage a bouleversé l’univers de la peinture en amorçant le virage vers la peinture baroque. Des maîtres reconnus comme Rembrandt, Vermeer, Rubens se sont inspirés de sa vision révolutionnaire.

Réhabilité par le grand historien d’art italien Roberto Longhi à l’aube du XXe siècle, Caravage n’a pourtant pas toujours suscité une adhésion unanime, à commencer par ses contemporains. Quinze ans après sa mort, le peintre français Nicolas Poussin affirme déjà même qu’il était venu au monde pour « détruire la peinture ». Stendhal lui préfèrera Le Guerchin ou Dominiquin, et Malraux, malgré la mise en lumière de Caravage par Longhi, ne succombera pas non plus à cette nouvelle mode.

L’influence de Caravage, à travers son usage si spectaculaire du clair-obscur, dépassera pourtant le monde de la peinture pour gagner le 7e art…


Votre conférencière :

Diplômée de l'École du Louvre en histoire de l'art et en muséologie, Géraldine Bretault est conférencière, traductrice et créatrice de contenus culturels. Elle est une collaboratrice régulière des revues Perspective de l’INHA, Beaux Arts Magazine et La Revue de l’art. Des séjours de longue durée à l'étranger (Milan et New York) lui ont permis de tisser des liens singuliers avec ces villes et leur culture. Elle a notamment travaillé au MAD Museum (Art et Design) et au New Museum de New York.


Les dates à retenir :

1545-1563 : Concile de Trente.

1571 : Naissance de Michelangelo Merisi, dit Caravaggio.

1592 : arrivée à Rome. Élection de Clément VIII, pape.

1599-1600 : Cycle de la vie de saint Matthieu, chapelle Contarelli, église Saint-Louis-des-Français.

1606 : assassinat de Rannuccio Tomassoni.

1607 : départ pour Malte. Exil.

1610 : mort du Caravage.

1911 : thèse de Roberto Longhi sur Caravage.

2019 : vente du « Caravage de Toulouse ».


A lire pour aller plus loin :

Le Caravage, Roberto Longhi, Aldo Martelllo Éditeur 1952.

Michel Hilaire et Axel Hémery, Exposition Corps et Ombres. Caravage et le caravagisme européen, Musée Fabre, 2012.

Francesca Cappelletti, Annick Lemoine, Exposition Les Bas-fonds du Baroque : la Rome du vice et de la misère, Petit Palais, 2014.

Francesca Cappelletti, Exposition Caravage. Amis et ennemis, 2018.


A regarder pour aller plus loin (style caravagesque au cinéma) :

Le Décameron, Pier Paolo Pasolini, 1971.

Le Parrain, Francis Ford Coppola, 1972.

Mean Streets, Martin Scorsese, 1976.


lundi 28 février 2022 à 10:00

Géraldine Bretault

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