Constantin Brancusi : à la recherche de la forme pure

Image représentant la conférence  Constantin Brancusi : à la recherche de la forme pure
02_Histoire de l’art

Avec l’œuvre de Constantin Brancusi nous pouvons suivre le processus qui mena la sculpture vers une expression chaque fois plus épurée, essentielle et suffisante, tout à la fois forme pure et matière magnifiée. Le sculpteur, arrivé à Paris en 1904 depuis sa Roumanie natale, s’était formé pendant 4 ans à l’école des arts et métiers de Craïova avant de suivre des cours de sculpture. Cette expérience du contact avec la matière deviendra un des piliers de son travail. Il se singularisera également dans son approche de plus en plus abstraite des formes et surtout par la mise en espace de son travail. La photographie et les installations nourriront une vision renouvelée des formes simples. Rapidement, l’atelier devient le lieu d’inspiration, une œuvre répondant à une autre et recréant ainsi autour de lui tout un univers formel et mental qu’il nous lèguera ensuite à sa mort en 1957.


Votre conférencière :

Nathalie Douay est historienne de l'art et conférencière nationale.


Les dates à retenir :

1876 : naissance de Constantin Brancusi le 17 février à Hobitza en Roumanie dans une famille de paysans aisés.

1898 : il finit son apprentissage à l’école des arts et métiers de Craïova et entre à l’école des Beaux-arts de Bucarest pour étudier la sculpture.

1904 : en mai, décidé à rejoindre Paris, il entreprend un voyage à travers l’Europe qui le conduira à Vienne, à Munich et jusqu’à la capitale française où il arrive le 14 juillet. Il occupera divers petits métiers et continue la sculpture dans ses moments libres. Au bout d’un an, grâce à ses relations dans les milieux roumains, il est admis dans l’atelier d’Antonin Mercié à l’école des Beaux-arts.

1907 : sa participation au Salon de la Société Nationale des Beaux-arts lui vaut d’être remarqué par Auguste Rodin qui l’invite à travailler comme assistant dans son atelier de Meudon. Il n’y reste qu’un mois. Il commence la taille directe. Il s’installe dans le quartier de Montparnasse où il aura bientôt le photographe Steichen pour voisin.

1910 : pour la première fois, il expose au Salon des Indépendants. Il fréquente Modigliani, Léger, Rousseau puis Apollinaire et Picasso. Il rencontre Margit Pogany qui lui inspire plusieurs œuvres.

1914 : en mars s’ouvre sa première exposition personnelle à New York. Il expose également à Prague avec Duchamp-Villon et Archipenko. Il séjourne en Roumanie pour y installer le monument Stanescu.

1919 : il réalise la sculpture la Maiastra dont il va poursuivre le travail pendant 22 ans dans une série d’œuvres telles que L’Oiseau dans l’espace. Jusqu’en 1926, son travail évolue peu à peu et devient de plus en plus abstrait.

1920 : Man Ray lui fait acquérir le matériel et l’expérience nécessaires à la photographie de ses propres œuvres, ce que Brancusi a commencé dès 1905 pour établir des catalogues. Rapidement, la démarche se transforme en pratique artistique à part entière. Ce regard qu’il pose désormais sur son œuvre se manifeste également dans l’organisation de son atelier où chaque pièce est disposée en fonction des autres.

1927 : son œuvre L’Oiseau dans l’espace en bronze est retenu par les douanes américaines qui refusent d’y voir une œuvre d’art. Constantin Brancusi entame un procès au cœur duquel se situe la question de l’art moderne. Il gagne son procès contre les Etats-Unis.

1956: Brancusi mène les démarches nécessaires au legs de son atelier à l’Etat français sous condition de le reconstituer de préférence dans les locaux du musée national d’Art moderne.

1957 : alors que s’ouvre sa première exposition personnelle en Europe à Bucarest, il meurt le 16 mars à Paris. Il est enterré au cimetière du Montparnasse non loin d'une de ses œuvres les plus emblématiques, Le Baiser exécuté en 1909.


A lire pour aller plus loin :

Pierre Cabanne, Constantin Brancusi, éditions Pierre Terrail, 2002.

Pierre Schneider, Brancusi et la photographie, éditions Hazan, 2007.

Correspondance Brancusi Duchamp, présentée par Doïna Lemny, éditions Dilecta, 2017.


vendredi 17 septembre 2021 à 10:00

Nathalie Douay

Formulaire d'inscription