Foujita, un Japonais à Paris dans les Années folles - conférence préenregistrée

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02_Histoire de l’art

Tsuguharu Léonard Foujita fait partie de ces nombreux artistes que l’émulation, le dynamisme et la modernité du viviers créatif qu’était Paris dans les années 1910, attirent irrésistiblement. Décidé à rejoindre ce centre artistique et intellectuel, Foujita met tout en œuvre depuis son Japon natal pour s’installer à Montparnasse à son arrivée en France. S’il y bénéficie d’amitiés artistiques et de discussions esthétiques passionnées dans ce laboratoire de la modernité, il est aussi rapidement confronté à la nécessité de produire un art nouveau et personnel. C’est sans doute pour cela que dans les années 1920, il partagera son temps entre travail studieux en atelier et soirées festives exubérantes dans les grandes brasseries parisiennes. De ce moment datent les peintures raffinées aux tons nacrés qui feront sa renommée. L’art de Foujita y trouve une dimension particulière qui sut toucher amateurs et artistes par son style qui tient autant du raffinement oriental que de la préciosité européenne. Pour autant son œuvre fut variée, depuis les petites natures mortes narratives aux portraits de ses amis jusqu’aux grands panneaux décoratifs et aux fresques religieuses de la chapelle où il repose près de Reims.


Votre conférencière :

Nathalie Douay est historienne de l'art et conférencière nationale.


Les dates à retenir :

1886 : naissance le 27 novembre à Tokyo de Tsuguharu Foujita, ‘Héritier de la Paix’, dans une famille issue de la noblesse japonaise. Son père est médecin et général de l’armée impériale ; sa famille acquise aux idées occidentales.

1900 : alors qu’un de ses dessins est présenté à l’Exposition Universelle à Paris, Tsuguharu qui rêve d’y venir depuis que son père lui a montré une peinture de Claude Monet, annonce à ce dernier sa volonté de devenir peintre.

1910 : Foujita est diplômé de l’École des Beaux-arts de Tokyo.

1913 : ayant l’autorisation et le soutien financier pour trois ans de son père, Foujita vient s’installer en France. Grâce à ses contacts avec des compatriotes, il s’établit cité Falguière avec Amedeo Modigliani et Chaïm Soutine.

1917 : il informe son père de sa décision de rester en Europe et épouse Fernande Barrey, une jeune peintre. Cette année-là, il expose à la Galerie Chéron. La première exposition en juin est un tel succès, qu’il est sollicité pour une seconde en novembre.

1921 : Foujita devient membre du jury pour le Salon d’automne. Il expose à Bruxelles, Rotterdam et voyage en Italie. Dans les années 1920, Foujita fait partie des peintres de L’École de Paris et participe aux grandes soirées de Montparnasse qui laisseront le souvenir d’Années folles.

1928 : il réalise les quatre grands panneaux Grande Composition et Combats pour la Maison du Japon de la Cité universitaire de Paris.

1929 : Foujita retourne au Japon avec sa nouvelle compagne, Youki. Il y est célébré et plusieurs expositions lui sont consacrées. L’année suivante, il revient en Europe puis se partage entre New-York et Paris, signe de sa reconnaissance internationale.

À partir de 1932, il voyage près de quatre ans en Amérique Latine avec sa nouvelle compagne Madeleine Lequeux. À son décès à Tokyo, il revient à Paris.

1940 : à la déclaration de guerre, Foujita est contraint de quitter la France pour rejoindre Tokyo où il est nommé peintre officiel de l’Armée de la Grande Guerre d’Asie.

1955 : revenu définitivement en France depuis cinq ans, Foujita et sa femme Kimiyo Horiuchi obtiennent la nationalité française.

1959 : tous deux se convertissent au catholicisme. Le peintre adopte le prénom de Léonard en hommage à Léonard de Vinci.

1964-1966 : Foujita consacre toute son énergie à sa dernière grande œuvre, la Chapelle Notre-Dame-de-la-Paix à Reims.

1968 : Foujita décède le 29 janvier à Zurich. Depuis le 6 octobre 2003, sa dépouille repose dans la chapelle qu’il avait décorée à Reims aux côtés de sa dernière épouse (2009).


À lire pour aller plus loin :

Foujita, 1886-1968, Œuvres d’une vie, collectif, Éditions d’Art Gourcuff Gradenigo, 2019.

Sylvie Buisson, Foujita et ses amis du Montparnasse, Éditions Alternatives, 2010.



lundi 1 avril 2024 à 10:00

Nathalie Douay

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