Les mycéniens, une civilisation guerrière

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01_Histoire

Les Mycéniens sont une population d’origine indoeuropéenne qui a donné naissance sur le continent grec à une brillante civilisation à partir du XVIe s. av. J.-C. En constante expansion, cette civilisation guerrière s’est étendue dans tout le bassin égéen, y compris la Crète à partir de 1450 et la côte anatolienne (Milet, Iasos). En remplaçant les Minoens sur les routes commerciales vers la Méditerranée orientale, les Mycéniens sont entrés en contact avec les grandes civilisations contemporaines (l’empire hittite, les mondes égyptien et proche-orientaux) lors d’échanges fructueux qui leur permettaient d’obtenir des marchandises précieuses (métaux, ivoire, lapis-lazuli, etc.) en échange surtout de produits artisanaux et de denrées alimentaires. Les Mycéniens ont parcouru également les routes maritimes vers l’ouest, à la recherche notamment des métaux et de l’ambre : leur présence, quoique discrète, est désormais assurée en Italie méridionale (Broglio di Trebisacce, Tarante, etc.), en Sicile (Thapsos) et en Sardaigne entre le XVIe et le XIIe s. Les royaumes mycéniens étaient organisés autour d’une citadelle fortifiée qui abritait le palais du wa-na-ka (le roi) et les principaux centres religieux et administratifs. L’organisation sociale des royaumes était complexe et pyramidale, caractérisée notamment par un nombre très important de fonctionnaires préposés à la gestion des activités économiques dont les traces nous sont parvenues grâce aux tablettes inscrites en linéaire B, une écriture dérivée du linéaire A minoen qui a été adaptée à la langue grecque. La fin de la civilisation palatiale mycénienne, datée de la fin du XIIIe s., est due probablement à un ensemble de causes humaines et naturelles, encore objet de discussions et d’hypothèses de la part des spécialistes.


Votre conférencière :

Professeur d’archéologie grecque à l’Université de Strasbourg et membre de l’UMR 7044 Archimède depuis 2003, Daniela Lefevre-Novaro est ancien membre de la Scuola Archeologica Italiana di Atene et, après avoir fouillé les sites minoens de Phaistos et Haghia Triada, dirige actuellement la fouille de l’agora de Dréros (Crète). Ses spécialités sont l’archéologie du paysage, la protohistoire égéenne (civilisations minoenne et mycénienne), l’histoire et l’archéologie de la religion grecque, l’archéologie et l’histoire de la Grèce archaïque.


Les dates à retenir :

1600 av. J.-C. : début de la civilisation mycénienne (cercle B de Mycènes).

1620 (chronologie haute)/ 1520 (chronologie basse) : éruption du volcan de l’île de Théra.

1450 : conquête mycénienne de la Crète minoenne.

Première moitié du XIVe s. : probable ambassade égyptienne dans le monde égéen (liste de Kom el-Hetan).

1250 : première vague de destructions notamment à Mycènes.

1200 : destruction généralisée des sites mycéniens.

1180 : datation des dernières tablettes en linéaire B découvertes à Tirynthe.


A lire pour aller plus loin :

Chadwick J. 1983, Le déchiffrement du linéaire B : aux origines de la langue grecque (trad. fr.), Gallimard, Paris.

Cline E. H. 2010 (éd.), The Oxford Handbook of the Bronze Age Aegean (ca. 3000-1000 B. C.), Oxford University Press.

Dickinson O., 1994, The Aegean Bronze Age, Cambridge University Press.

Poursat J.-C. 2014, L’art égéen 2. Mycènes et le monde mycénien, éditions Picard, Paris.

Treuil R. et alii, 2008, Les civilisations égéennes du Néolithique et de l’âge du Bronze, Nouvelle Clio, Paris.


mardi 7 décembre 2021 à 18:00

Daniela Lefevre

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