Catherine de Médicis ou la Légende noire
Le personnage de Catherine de Médicis (1519-1589) est un des plus fascinants de l’histoire de France. Née à Florence, elle est l’arrière-petite-fille de Laurent le Magnifique, mais aussi descendante par sa mère de Saint Louis. Orpheline à deux mois de ses parents Madeleine de la Tour d’Auvergne et Laurent II de Médicis, son éducation est par conséquent placée sous la tutelle de son cousin, le cardinal Jules de Médicis, devenu le pape Clément VII en 1523.
C’est ce dernier qui bénira dix ans plus tard à Marseille son union avec le 2e fils de François Ier, le futur Henri II. Bien que ce mariage serve avant tout des fins économiques et politiques, Catherine de Médicis semble éprise de son époux, en dépit de la prééminence notoire de la favorite du roi, Diane de Poitiers.
Devenue veuve en 1559, dans un climat de tensions croissantes entre catholiques et protestants, elle tente de tenir son rang tout en surmontant son deuil, et assure la régence de François II, et conserve la main sur les affaires de l’État tout au long des règnes successifs de Charles IX et Henri III.
Pourtant, tous ses efforts pour maintenir la paix dans le pays resteront vains, et le mariage de sa fille Marguerite, plus connue sous le nom de « Reine Margot » et du roi de Navarre Henri d’Albret – futur Henri IV – pour tenter d’apaiser la situation ne suffira pas à empêcher les terribles massacres de la Saint-Barthélemy, dont nous commémorerons le triste souvenir pour la 450e année consécutive le 24 août prochain.
Aucune femme de l’histoire de France ne semble avoir suscité autant de haines que ce personnage complexe et mystérieux. Pourtant, l’historiographie contemporaine tente de réhabiliter sa figure, en dépit de siècles de médisances.
Votre conférencière :
Diplômée de l'École du Louvre en histoire de l'art et en muséologie, Géraldine Bretault est conférencière, traductrice et créatrice de contenus culturels. Elle est une collaboratrice régulière des revues Perspective de l’INHA, Beaux Arts Magazine et La Revue de l’art. Des séjours de longue durée à l'étranger (Milan et New York) lui ont permis de tisser des liens singuliers avec ces villes et leur culture. Elle a notamment travaillé au MAD Museum (Art et Design) et au New Museum de New York.
Les dates à retenir :
2 mai 1518 : mariage de Laurent II de Médicis et Madeleine de la Tour d’Auvergne à Amboise.
1523 : son cousin le cardinal Jules de Médicis devient le pape Clément VII.
1527 : prise en otage lors de la révolte florentine qui chasse les Médicis de la ville.
28 octobre 1533 : mariage de Catherine de Médicis et Henri, duc d’Orléans, célébré par son cousin, le pape Clément VII.
1547 : elle devient reine de France à la mort de François Ier, aux côtés de son époux Henri II.
1559 : mort accidentelle d’Henri II lors d’un tournoi de joute.
1559-1560 : règne de François II.
1560-1574 : règne de Charles IX et tour de France.
18 août 1572 : mariage de Henri, roi de Navarre et Marguerite de Valois.
24 août 1472 : Saint Barthélémy.
1574-1589 : règne de Henri III.
1589 : mort de Catherine de Médicis.
À lire pour aller plus loin :
Patrice Chéreau, La Reine Margot, film, 1994.
« Renaissance des femmes », exposition, Château de Blois, 2022.
« Le corps d’une reine, l’effigie funéraire de Catherine de Médicis », exposition, Château de Blois, 2019.
Céline Borello, Catherine de Médicis, PUF, 2021.
Catherine de Médicis, politique et art dans la France de la Renaissance, à paraître en octobre 2022.